Le Luxembourg développe actuellement un drone médical. À terme, celui-ci pourrait être utilisé pour des transports urgents de médicaments... voire même des organes.
Le Luxembourg sera-t-il à la pointe d'une nouvelle avancée dans le monde de la santé ? Un projet de drone médical, baptisé "projet Griffin", regroupe Luxembourg Air Ambulance, les Laboratoires Réunis, Santé Services et Post.
Avec ses 20 kg et ses 2,70m d'envergure, le drone a déjà été testé dans le ciel luxembourgeois. Il a, par exemple, été capable de décoller des Hôpitaux Robert Schuman, au Kirchberg, pour se poser dix minutes plus tard au siège des Laboratoires Réunis à Junglinster.
"Le marché du drone est un marché à fort potentiel. Mais il y a encore beaucoup de contraintes pour pouvoir prévoir une exploitation commerciale. Et la viabilité économique passe certainement, c'est sûr, par avoir plusieurs routes, plusieurs drones et surtout permettre à des pilotes de drones de pouvoir en toute sécurité, en simultané, opérer plusieurs drones en même temps", nous explique Jérôme Pin, directeur général adjoint de Luxembourg Air Ambulance.
Il a fallu près d'un an pour trouver le modèle de drone idéal, obtenir toutes les autorisations de vol et former les pilotes. C'est finalement le drone "Eiger", du constructeur suisse Rigitech, qui a été choisi pour voler dans le ciel luxembourgeois.
"Le drone va suivre une route qui est préenregistrée. Donc avec l'ordinateur portable, on va suivre cette route. Cette route est dans un espace aérien, un couloir aérien, qu'on appelle une "Géocage"" explique Frédéric Gaillard, le pilote. "Et à chaque fois qu'on fait décoller le drone, on est en communication constante avec la tour de contrôle de l’aéroport, avec les opérations de Luxembourg Air Rescue, mais également avec les hélicoptères d'Air Rescue. Le drone vole à une altitude de 120 mètres et il vole à une vitesse de 30 m /s, qui correspond à plus de 100 km/h."

© Arnaud Serexhe / RTL
Outre un gain de temps précieux sur des trajets toujours plus difficiles, le drone pourrait aussi être une solution plus écologique. Car à ce jour, une vingtaine de camionnettes parcourent les routes pour transporter les analyses vers Junglinster, depuis la soixantaine de centres que compte le pays.
"Le trafic au Luxembourg augmente depuis des années et les routes sont encombrées" a déclaré Markus Recht, directeur général des Laboratoires Réunis. "Le drone est pour nous l'occasion de trouver un autre moyen de transporter des échantillons. De soulager le trafic et aussi de penser durablement en termes d'émissions de CO2."
Avec ses 100 km d'autonomie, le drone "Eiger" a déjà la capacité de couvrir l'ensemble du territoire luxembourgeois. Reste à trouver une entente avec la Direction de l'aviation civile, afin de déterminer des itinéraires de vol plus nombreux.
"Environ huit vols par semaine et dans des créneaux horaires de 7h à 9h30. Donc vous imaginez que pour pouvoir avoir une exploitation un petit peu plus commerciale à l 'avenir, il faudrait pouvoir étendre ces créneaux horaires", espère Jérôme Pin.