
Luc Frieden a prononcé mardi son premier discours sur l'état de la nation devant les députés. Selon les socialistes, beaucoup de points restent trop vagues et flous en ce qui concerne leur financement.
"Simplifier les procédures ne suffit pas à résoudre les problèmes," a répété mercredi sur RTL la présidente du groupe parlementaire LSAP, Taina Bofferding, après le discours de Luc Frieden sur l'état de la nation. Et cela, ni en matière de logement ni dans la lutte contre la pauvreté.
Lorsqu’il s’agit de lutter contre la pauvreté, "il ne suffit pas de remettre aux gens un certificat déjà complètement rempli." La pauvreté doit être abordée de manière beaucoup plus structurelle, estiment les socialistes. Le LSAP propose concrètement que le salaire minimum soit augmenté de 100 euros et exonéré d'impôt.
Par ailleurs, pour Taina Bofferding, les parents isolés devraient recevoir un complément au niveau des allocations familiales, de manière à agir de manière plus ciblée contre la pauvreté des enfants. Les socialistes saluent la baisse d'impôt annoncée pour les parents isolés à partir du 1er janvier, de même que la volonté du gouvernement de mener une réforme fiscale fondamentale, avec l'objectif de n'avoir plus qu'une seule classe d'impôt en 2026. De manière générale, il est important que l'opposition soit associée à ces discussions.
Taina Bofferding trouve "dommage" et "pas très juste", que Luc Frieden ait repris des projets du gouvernement précédent, sans le dire publiquement. Si "nous nous réjouissons que des projets que nous avons nous-mêmes lancés, soient poursuivis", il faudrait cependant "ètre honnête" et dire qui en était l'initiateur.
En matière de logement, il est surtout important que les logements qui vont à présent être construits plus rapidement, soient aussi accessibles à la population. Et qu'ils restent "abordables" dans la durée, a ajouté la députée LSAP. "Dans le domaine du logement, la simplification administrative, n'est qu'une première étape."
La politique d'austérité redoutée n'a pas été annoncée. Le discours avait cependant "une écriture clairement conservatrice voire néolibérale", selon Taina Bofferding. On voit que la coalition CSV-DP est "favorable à un état maigre." Avec le prochain ajustement du barème de l'impôt à 2,5 tranches indiciaires au 1er janvier, l'Etat va perdre 300 millions d'euros de recettes fiscales. Le LSAP plaide pour une réforme fiscale profonde, plutôt que pour des adaptations ponctuelles.
Les annonces en matière de subventions énergétiques et de plafonnement des prix sont, de l'avis de la présidente de la fraction LSAP, un "chaos absolu". Les particuliers et les entreprises ont besoin d'une sécurité de planification pour savoir s’ils bénéficieront toujours de subventions et, si oui, de quel niveau.
Les socialistes avaient déjà réclamé il y a trois semaines la prolongation du régime actuel des primes. Luc Frieden a affirmé mardi que ce sera le cas jusqu'au 1er octobre. Selon Taina Bofferding, ce chaos aurait pu être évité.