
Cela fait 40 ans que la prison de Schrassig a ouvert ses portes. Des choses ont changé pendant ces quatre décennies.
Récemment la charge de travail de l'établissement a été allégée avec l'ouverture du centre pénitentiaire d'Uerschterhaff en décembre 2022. Ce dernier hébergeant désormais les prévenus en détention préventive, le nombre de détenus à nettement diminué à Schrassig, où on dénombre actuellement 285 prisonniers. Le bloc "Delta" qui accueillait les détenus provisoires jusqu'en décembre 2022, va être réaménagé en bureaux et salles de douche destinés au personnel. La directrice du centre pénitentiaire de Schrassig, Joke van der Stricht, considère positivement ces derniers développements: "Un calme tel que nous n'en avions plus connu depuis longtemps, est revenu dans l'établissement. Nous avons pu mettre en œuvre diverses choses, les détenus sont plus calmes, le personnel a aussi sa propre façon de travailler ici. L'ambiance au travail a changé."
Mais beaucoup d'autres choses ont changé aussi depuis l’ouverture de la prison en 1984. Du personnel supplémentaire a été embauché, mais il s'est aussi spécialisé. Et ceci dans les domaines médical, éducatif, psychiatrique et psychosocial, afin que les détenus puissent avoir recours aux services correspondants.
"Cela peut arriver à n'importe qui" - Un soutien psychologique et social pour le détenu
Le service psychosocial et socio-éducatif est dirigé par Georges Kass. Les assistants sociaux et les éducateurs doivent soutenir psychologiquement les détenus, mais aussi les préparer à la vie après la prison. "Nous regardons tout d'abord depuis combien de temps le détenu est ici, combien de temps il doit passer ici. Et ensuite nous établissons un planning avec lui. Si c'est un an ou 20 ans, cela fait une différence. Il faut donc voir où on peut l'emmener pour qu'il ne finisse pas à nouveau ici", explique Georges Kass.
Il s'agit par exemple plus concrètement de chercher un emploi pour un détenu quand il sortira. La manière de procéder varie en fonction du niveau académique du prisonnier, qui peut aller de l'absence de diplôme à un diplôme universitaire. Cette diversité se reflète également dans la manière dont les détenus abordent mentalement leur situation: "Personne à l'école maternelle n'a jamais coché la case 'aller en prison'. Cela signifie que ça peut arriver à n'importe qui. Nous ne sommes peut-être pas tous conscients d'à quel point cela peut aller vite. Il y en a peut-être ici qui ont fait plus d'une bêtise et dont la voie indiquait déjà qu'ils pourraient atterrir ici, mais pour d'autres, il s'est passé quelque-chose dans leur vie et ils se sont soudain retrouvés ici. Et bien sûr, certains gèrent mieux cela que d'autres", selon Georges Kass.
Travail et formation à la prison de Schrassig
Non seulement les détenus sont aidés à trouver un emploi après leur sortie de prison, mais ils peuvent également travailler ou suivre une formation pendant leur séjour au centre pénitentiaire de Schrassig. L'établissement propose des ateliers d'artisanat en serrurerie, menuiserie ou peinture en bâtiment, mais aussi des ateliers de couture et de repassage. Il existe aussi plusieurs ateliers de production, où les prisonniers fabriquent des choses qui peuvent être vendues à des clients. Le travail est en fait obligatoire en prison, mais il existe des exceptions, explique le responsable du service travail et formation, Gilles Ecker: "La loi stipule que le prisonnier doit travailler. Cependant, il est vrai que nous n'avons pas toujours un travail pour tous les détenus et il y a aussi le fait que certains peuvent être déchargés, par exemple, lorsqu'ils ont atteint l'âge de la retraite, s'ils ne sont pas en bonne santé ou encore dans d'autres situations."
Les salaires peuvent augmenter avec le temps et les détenus peuvent évidemment conserver l’argent gagné même après leur libération. Ils peuvent aussi faire certifier les formations suivies, ce qui est utile pour la recherche d'un emploi après un séjour en prison.

© Administration pénitentiaire
La profession d'agent pénitentiaire
Pour faire fonctionner le centre pénitentiaire de Schrassig, il faut le personnel nécessaire. 383 personnes travaillent ici actuellement, dont 272 gardiens ou agents pénitentiaires. Gary Clement est l'un d'entre eux. Il décrit le quotidien de sa profession comme relativement diversifié, car il existe différentes sections et différents services pour les agents: "Il peut s'agir de tâches plus administratives, mais bien sûr, aussi de tâches où vous avez davantage affaire à un détenu. Cela signifie que nous pouvons accompagner le détenu tout au long de la journée et également nous adapter aux différentes situations qui se présentent au quotidien."
Au quotidien, le prisonnier est accompagné chez le médecin de la prison, à son travail ou pour d'autres projets. Outre le fait que l'agent pénitentiaire doit s'habituer à travailler dans un lieu fermé, il doit présenter d'autres qualités, comme l'explique encore Gary Clement: "Il faut selon moi être résistant au stress. Bien sûr, nous avons aussi des règles et des routines ici, que nous respectons tous, mais je pense qu'il est également très important d'avoir une certaine flexibilité, qu'à mon avis il faut de toute façon avoir lorsque vous travaillez avec des gens. On ne peut pas toujours tout suivre à la lettre."
La profession d'agent pénitentiaire en prison n'est pas toujours facile, c'est pourquoi il faut séparer clairement son travail de sa vie privée, ajoute Gary Clement.

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