Le tabac à chiquer n'a pas complètement disparu et vit même un véritable retour sur le marché depuis plusieurs mois. Une alternative, sans tabac, à la cigarette qui comporte des risques.

Ce mélange de tabac et de nicotine est seulement autorisé à la vente en Suède. Tous les autres pays européens l'ont banni de leurs magasins. Mais le "snus blanc", sans tabac aux divers goûts généralement sucrés, n'est pas réglementé au Luxembourg.

La Belgique et les Pays-Bas ont déjà ordonné son interdiction, car il favorise, à terme, la consommation de tabac.

Le Luxembourg produit cependant ces sachets: plus de 1.000 unités sont fabriquées chaque minute chez Heintz Van Landewyck qui les commercialise dans une douzaine de pays européens. Le "snus blanc", sans tabac donc, a débarqué chez nous en mars 2022. "Il s'agit d'une alternative au tabac conventionnel comme la cigarette ou le tabac à rouler. C'est un produit sans combustion, donc moins mauvais pour la santé", explique Charel Lemmer.

Même si la quantité de substances cancérigènes est moins élevée dans le "snus blanc", ces produits ne sont pas sans risque, comme le souligne le Centre National de Prévention des Addictions (CNAPA). La nicotine présente en effet un haut potentiel d'addiction.

Les jeunes en raffolent

Le CNAPA regrette l'absence de réglementation au Luxembourg: pas d'âge minimum pour l'achat, pas d'inscription sur les ingrédients, pas de précision sur le dosage."Ce produit peut se vendre comme un bonbon au Grand-Duché, et cela n'est pas admissible".

Tropic breeze, Ruby berry, Polar mint – même les goûts commercialisés par la marque rappellent ceux des sucreries. Les jeunes raffolent du snus, comme on peut le voir notamment sur de nombreuses vidéos TikTok, même les doses plus élevées comportant jusqu'à 50 mg de nicotine.

Les responsables de Heintz Van Landewyck souhaitent également une réglementation, en matière de dosage de nicotine mais aussi pour fixer un âge légal minimum: "Nous le mentionnons sur nos paquets, nous sensibilisons nos partenaires commerciaux comme quoi cela est inacceptable que ces produits se retrouvent dans les mains de mineurs", souligne Charel Lemmer.

Vers une réglementation au Luxembourg

La Santé considère ces sachets de nicotine comme "assez nocifs". La nouvelle ministre de la Santé, Martine Deprez, a confirmé qu'une réglementation était en marche, sans pour autant en préciser les détails.

Des textes existent, mais les autorités sanitaires préfèrent d'abord s'inspirer de l'étranger: "Quand je vois ce que les pays voisins ont décidé, on se dirige plutôt vers une réglementation stricte, voire même une interdiction chez nous", conclut Martine Deprez.