
Lors de la conférence de presse organisée pour la rentrée judiciaire, le Barreau a présenté 10 propositions que le futur gouvernement devrait prendre en compte dans son accord de coalition.
Le Barreau réclame avant tout une continuité dans le droit de la famille ainsi que dans la numérisation de la justice. Un bon travail a été fourni jusqu'à présent, selon le Bâtonnier, Pit Reckinger. La ministre de la Justice, Sam Tanson, était toujours à l'écoute. "Notre ligne est de travailler sur les textes dont nous disposons plutôt que de repartir de zéro", dit aussi la Bâtonnière sortante, Valérie Dupong.
Il y a effectivement un certain nombre de lois qui ne sont pas encore passées par la Chambre. "Il ne figure dans aucune loi comment une personne victime d'un mineur peut obtenir des dommages et intérêts. De nos jours, c'est une catastrophe", souligne Valérie Dupong.
En particulier dans le domaine du droit de la famille, il y a encore des projets de loi qui doivent être creusés ou améliorés. Par exemple, le juge aux affaires familiales devrait obtenir plus de compétences. Un autre point urgent est une loi qui réglemente la filiation des enfants nés à l'étranger et dont les parents habitent au Luxembourg. "Notre société a beaucoup changé", explique Valérie Dupong, qui pense notamment aux enfants qui peuvent avoir deux pères ou deux mères, ou à ceux qui sont nés d'une mère-porteuse. Cela n'est pas réglementé dans la législation, mais les enfants ont besoin d'un statut sûr et obtenu rapidement quand ils arrivent au Grand-Duché.
Les locaux constituent un autre sujet de préoccupation pour le Barreau, un problème sur lequel les responsables politiques doivent plancher. La Cité judiciaire située sur le Plateau du Saint-Esprit, a atteint ses limites, souligne Pit Reckinger. Le Barreau espère des solutions, car les services de la justice doivent rester rassemblés. Le Barreau n'a cependant pas d'idée précise du lieu qui devrait accueillir la Cité judiciaire à l'avenir. L'idéal serait à proximité du Plateau du Saint-Esprit. "Mais à long terme, ça n'ira vraisemblablement pas, elle devra alors déménager quelque-part", affirme Pit Reckinger.
Autre proposition du Barreau pour l'accord de coalition: faire mieux connaître la médiation, qui permet de fournir une solution extra-judiciaire aux problèmes.
Depuis un moment déjà, le Barreau propose chaque samedi entre 8h00 et 13h00, une consultation gratuite. Un service de plus en plus demandé, notamment dans les domaines du droit du travail, des baux, du droit de la famille et du droit de l'immigration, précise Pit Reckinger.
Enfin les avocats ne sont pas épargnés par la situation économique. Ce sont surtout les plus petites études qui sont concernées. Valérie Dupong pointe la hausse des loyers et l'indexation des salaires, car les honoraires des hommes de loi n'augmentent pas nécessairement, vu que leurs clients ont généralement moins d'argent. Et l'’effondrement du secteur de la construction a aussi un impact. Selon la branche dans laquelle ils travaillent, des avocats perdent des clients, par exemple dans l'immobilier.
3.390 avocats travaillent actuellement au Luxembourg. 51% sont des hommes et 49% des femmes. 45% ont la nationalité française, 25% sont luxembourgeois, 12% belges et 5% allemands.