Alors que les élections législatives approchent, nous abordons le sujet des coalitions gouvernementales. Un système souvent décrié et parfois mal compris.

Comment expliquer que le parti qui récolte le plus de suffrages ne soit pas à la tête du gouvernement ? C'est une question qui revient régulièrement lorsqu'on évoque le système électoral luxembourgeois.

Cela est rendu possible par le modèle politique luxembourgeois qui permet aux partis de s'allier et de former des coalitions gouvernementales. Et ce système ne date pas d'hier.

En effet, depuis l'après-guerre,on a toujours gouverné à plusieurs au Luxembourg. Traditionnellement, le pays a toujours été mené par une coalition de deux partis, le plus souvent conduite par le CSV.

Il faut savoir qu'avant 2013, le Grand-Duché a été gouverné par le parti chrétien-social pendant 34 ans, dont 18 sous la houlette d'un certain Jean-Claude Juncker. Avant cela, le CSV n'avait été renversé que deux fois, la dernière en 1974.

Tout a changé lorsque s'est formée la coalition "Gambia" (dénomination populaire qui fait référence aux couleurs du drapeau de la Gambie) réunissant le parti démocratique (DP), les socialistes (LSAP) et les verts (déi gréng).

Un "mariage à trois" qui domine la scène politique luxembourgeoise depuis lors puisqu'il a été reconduit en 2018. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a changé la donne.

Gouverner à trois a ouvert la voie à des alliances nouvelles et complètement inattendues. Et tout cela est rendu possible via le système de la majorité parlementaire. 

En clair, pour gouverner, il faut disposer d'au moins 31 des 60 sièges de la Chambre des députés. Lorsque ce quota n'est pas atteint, les partis n'ont d'autre choix que de former une coalition.

Concrètement, les partis minoritaires peuvent donc se mettre d'accord pour en renverser un autre en "combinant" leurs sièges au parlement. 

Le CSV a d'ailleurs fait les frais de ces alliances lors des deux dernières élections. Et d'après les derniers sondages, ils pourraient se confronter à une situation similaire le 8 octobre prochain.