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La polémique sur des travaux effectués dans une maison dont a hérité le bourgmestre de Differdange était au coeur de la première séance du conseil communal, ce mercredi.
Avant de s'adresser à la presse ce mercredi après-midi, c'est devant le conseil communal de Differdange que le bourgmestre Roberto Traversini s'est expliqué ce mercredi matin sur l'affaire des travaux de rénovation d'une maison dont il a héritée. La semaine dernière, les sections locales des Lénk et du ’DP avaient demandé la démission du bourgmestre. Une affaire qui a fait grand bruit tout l'été à Differdange.
Mercredi matin s'est donc tenue la première séance du conseil communal de Differdange. Il a d'abord été question d'un recours devant le Tribunal administratif déposé par Maître Krieger pour un voisin d'un terrain de Roberto Traversini. Dans ce contexte, le bourgmestre a proposé mercredi matin que le vote de juin sur le nouveau PAG soit annulé lors de la prochaine séance du 9 octobre et qu'il soit procédé à un nouveau vote lors de cette même séance. On éviterait ainsi que cela devienne une affaire judiciaire.
Il y a une jurisprudence, qui a été envoyée à Roberto Traversini par le ministère de l'Intérieur, et qui dit très clairement que le conseiller concerné et lui-même pouvaient prendre part au vote. Aucune erreur n'a été commise.
GRAVES ACCUSATIONS
En fin de séance, François Meisch, élu DP, a lancé de nouvelles accusations graves à l'encontre du bourgmestre Roberto Traversini. Selon le conseiller DP, le maire a fait réaliser des travaux dans et autour de la maison, dont il avait hérité, par le CIGL le Centre d’initiative et de gestion local, sans facture. François Meisch a demandé un audit externe sur ce point. Par ailleurs, Roberto Traversini aurait fait dessiner les plans pour cette maison par du personnel communal, avec la mention de la mairie comme maître d'ouvrage. L'élu DP a dénoncé ces faits au Parquet. Il a parlé d'abus de pouvoir de la part du bourgmestre et il a une nouvelle fois demandé sa démission.
"OUI, J'AI COMMIS DES ERREURS"
Il y a un permis de construire datant de 1961 pour la maison, mais il n'y en a pas pour l'abri de jardin. Cette précision a été fournie par l'échevin de la majorité, Georges Liesch.
Roberto Traversini a répondu aux accusations de François Meisch. Il ignorait que l'abri de jardin à proximité de la maison, était situé dans une zone Natura 2000. "J'ai commis une erreur avec ces travaux et j'en suis terriblement désolé". On n'aurait pas dû commencer à travailler là-dedans avant d'avoir obtenu l'autorisation du ministère de l'Environnement. Mais cette dernière avait été immédiatement demandée et il ne s'était à aucun moment concerté avec le ministère de l'Environnement.
Les accusations en rapport avec le CIGL sont graves, a dit Roberto Traversini.Oui, des travaux ont été réalisés par le CIGL et la plupart ont été facturés. A propos d'une autre accusation, le bourgmestre a déclaré qu'il était vrai que les plans pour cette maison avaient été dessinés par un apprenti à la mairie, ce n'était "pas joli". Il avait donc commis des erreurs et il en tirerait les conséquences. Tout cela était une bonne leçon.
RAPPEL DES FAITS
En juillet, le conseiller communal Gary Diederich a reproché à Roberto Traversini un conflit d'intérêt dans l'élaboration du nouveau PAG. Le bourgmestre avait hérité l'an dernier d'une maison avec abri de jardin, qui était située dans une zone verte. Le projet de nouveau plan d'aménagement général prévoit qu'une partie du terrain sur lequel est construite la maison soit reclassée en zone habitable. Mais Roberto Traversini n'aurait pas informé le conseil communal ni des conditions de propriété ni du conflit d'intérêt.
La semaine dernière, l'opposition communale, à savoir déi Lénk, le DP et le LSAP, a convoqué une conférence de presse au cours de laquelle elle a reproché au maire d'avoir fait réaliser des travaux dans l'abri de jardin durant l'été, sans disposer des autorisations nécessaires du ministère de l'Environnement. Ces dernières étant rendues indispensables par le fait que le chalet est situé dans une zone verte.
Le ministère de l'Environnement a confirmé les faits. Les travaux avaient été immédiatement arrêtés quand le garde forestier avait averti Roberto Traversini. Une demande avait alors été déposée auprès du ministère, qui a accordé une autorisation entretemps.
Un autre reproche porte sur l'intervention du CIGL, le Centre d’initiative et de gestion local, une asbl notamment chargée d'effectuer des travaux d'intérêt général. Le CIGL de Differdange, dont le conseil d'administration est présidé par le bourgmestre, aurait effectué des travaux cet été dans la propriété située dans la zone verte.
Pour Roberto Traversini, cette affaire surgit au plus mauvais moment. En tant que deuxième élu chez les Gréng dans le Sud du pays lors des dernières législatives, il serait un candidat potentiel à un poste ministériel en cas de remaniement gouvernemental, s'il devait arriver que Félix Braz ne puisse pas reprendre ses fonctions.