Le ciel de l’Illinois a été le théâtre d’une véritable prouesse artistique réalisée par 174 spécialistes de la discipline dont les gérants du simulateur frontalier.

Patienter vaut parfois la peine. Magali et Steve sont partis pour Chicago afin d’apporter leur contribution à un record du monde, mais la météo est la seule à décider si oui non la tentative peut avoir lieu.

«Et ce fut plutôt non puisque l’idée originelle était de sauter à 200 afin de former une figure en forme de fleur. Le dispositif nécessitait une flotte de neuf avions. Il fallait, en plus, un ciel sans nuage», raconte Magali qui dirige avec son compagnon le projet LuxFly, ce simulateur de vol situé en Belgique, à quelques kilomètres de Sterpenich, le long de l’autoroute qui relie Arlon au Grand-Duché.

A 350 km/h

Sept tentatives ont eu lieu avec une montée jusqu’à 19.000 pieds et c’est finalement jeudi matin que la configuration a pris forme. «On était à 174. On a atterri vers 9h30 et, à 11h45, les juges ont confirmé qu’il s’agissait d’un record du monde. On l’a tenté à nouveau le lendemain avec 189 personnes mais il n’a pas été homologué.» Le précédent record datait de 2015 et avait réuni 164 spécialistes du genre.

«Ce fut une expérience extraordinaire. Une fois que l’on saute de l’avion, on est concentrés sur la place que l’on doit occuper dans l’espace. Et une fois la forme dessinée, on sent un courant et une énergie passés. On chute quand même à 350 km/h en 60 secondes. A 7.000 pieds, la première vague de la séparation doit partir pour ouvrir son parachute puis trois autres vagues suivent dont la dernière à 4.500 pieds. C’est un exploit. On est tous supers contents d’écrire cette histoire. On est aussi fiers puisqu’on était les seuls de la région à faire partie des meilleurs flyers du monde.» Des gens venus d’Australie, d’Allemagne, d’Ukraine et d’un peu partout ailleurs.

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C’est dans le Comté de LaSalle qu’a eu lieu cet exploit. A Ottawa exactement où se trouve la base aérienne Skydive Chicago, qui offre les infrastructures pour réaliser pareille prouesse. «Deux cents personnes sous voile demandent une énorme place pour atterrir», précise Magali qui revient sur les préparatifs. «Ça demande un énorme travail en amont. C’est un parachutiste confirmé qui travaille sur tous les détails. Tout le monde doit être aligné et la symétrie est exigée. Chacun a une place spécifique dans la formation selon sa taille, son poids et son expérience. Steve et moi avons eu la chance de faire partie de la colonne vertébrale de la formation. Et chacun prend aussi un siège bien spécifique dans l’avion», poursuit Magali qui avait déjà participé à un assemblage de 100 personnes en Californie et qui pense que l’exploit battu la semaine dernière devrait tenir plusieurs années.

Un simulateur comme outil de travail

Pour en arriver là, il faut des dizaines et des dizaines d’heures d’entraînement. «Notre simulateur est indispensable pour garder le niveau car ne faire que du parachutisme pour s’entraîner est beaucoup trop chronophage avec, notamment, les contraintes météorologiques. Le simulateur nous permet de travailler chaque position et de gérer les turbulences avec, il est vrai, plus de temps que nous laisse l’exercice grandeur nature.»

Magali avoue ne pas avoir été attirée au premier regard par ces figures en plein air, trouvant son plein bonheur en soufflerie. Jusqu’à ce que l’adrénaline ne le rattrape à travers les sauts en parachute. Avec la prise de risque qui va avec.

Ce bel outil n’est pas seulement destiné aux amateurs de sensations fortes. C’est aussi un rendez-vous prisé par les sociétés pour des team buildings originaux et il peut tout aussi bien convenir à des personnes à mobilité réduite qui poursuivent le rêve d’un lâcher-prise particulier.

Ce sera à nouveau le quotidien de demain de Steve et Magali. Avant, peut-être, qu’un nouveau défi un peu dingue se profile.