
© AFP / Jeunes agriculteurs de Moselle
Les Jeunes agriculteurs (JA) de la Moselle ont revendiqué lundi avoir déversé du fumier et des pneus devant une ancienne base aérienne qui doit accueillir un rassemblement annuel évangélique de gens du voyage, du 24 août au 1er septembre.
Entre 18.000 et 23.000 personnes sont attendues cette année sur l'ancienne base de Grostenquin, pour cet événement cher au cœur de la communauté tzigane.
"Loi Duplomb/Grostenquin: 2 promesses, 1 seul résultat: le mensonge", ont-ils écrit dimanche sur une banderole bloquant l'accès à la base, d'après une photo publiée par le syndicat sur ses réseaux sociaux.
L'objectif de cette action était de "mettre l'accent sur deux engagements de l’État bafoués", d'une part "la Loi Duplomb, votée au Sénat et à l'Assemblée, mais amputée par neuf personnes du Conseil constitutionnel".
Et d'autre part une promesse gouvernementale datant de 2017, lorsque Édouard Philippe, alors Premier ministre, avait signé une lettre indiquant que l'édition 2017 du rassemblement organisé par l'association Vie et Lumière était la dernière à se tenir à Grostenquin, après 2006 et 2015.

Mais malgré cette promesse, "les gens du voyage (...) reviennent cette année", écrivent les Jeunes agriculteurs, après une précédente édition qui avait suscité une vive contestation des élus locaux et des riverains.
Mi-juillet, les JA s'étaient dits prêts à "taper fort. Très fort. S'il le faut, on bloquera tout."
L'événement, qui durera une semaine à partir du 24 août, représente un défi logistique avec l'arrivée attendue de quelque 6.000 caravanes, a souligné vendredi lors d'une conférence de presse le préfet de la Moselle, Pascal Bolot.
Le préfet a assuré que les organisateurs "ont compris qu'il fallait qu'ils aillent de l'avant sur plusieurs sujets", notamment l'hygiène. Les riverains s'étaient plaints en 2023 de la présence de déjections humaines autour de l'ancienne base.
Pour la première fois, une autorisation d'occupation temporaire (AOT), qui induit une participation financière journalière, sera demandée aux organisateurs. Elle sera "symbolique, mais c'est une avancée", a estimé M. Bolot.
Le barème des indemnisations à destination des agriculteurs qui verront leurs champs dégradés a aussi été revalorisé.
Depuis plusieurs jours, les services de l’État s'activent sur place pour garantir la sécurité et le bon déroulement du rassemblement. Plus de 400 gendarmes seront présents durant l'événement ainsi que dix sapeurs-pompiers.