
© Nicolas TUCAT / AFP
Expert dans le dossier Mélissa Ansel, tuée en mai 2024 à Arlon, le praticien a évoqué l’affaire dans une émission radio française. Peut-être la phrase de trop…
Philippe Boxho est un bon client. Les médias l’adorent, se l’arrachent et le médecin joue le jeu. Il raconte la mort avec un naturel désarmant. Ses récits ont fait l’objet de livres qui se vendent comme des petits pains en francophonie.
Originaire de Liège, Boxho est actif en Province de Luxembourg où il est le seul médecin légiste attitré. Il fut même, pendant un an, aux alentours de 2010, légiste pour le Grand-Duché, répondant au Parquet de Diekirch lorsque celui-ci avait besoin de ses services.
De passage chez Laurent Ruquier dans l’émission culte "Les Grosses Têtes", le spécialiste a été sollicité, comme les invités sont souvent poussés à le faire, à raconter quelques anecdotes qui ont marqué son parcours. Boxho a ainsi évoqué le meurtre de Mélissa Ansel. Les faits se sont déroulés le 8 mai 2024 dans le Chef-Lieu. Particularité de ce crime, il a été commis à l’aide d’un stylo à billes. Le mari de la victime est soupçonné de lui avoir planté dans le cœur à l’issue d’une dispute qui aurait éclaté sur fond de consommation excessive.
Le présentateur, à l’écoute de cette histoire, s’étonne que l’on puisse commettre un crime avec ce genre d’"arme". Il pensait que ce n’était pas possible. "Ah ben moi non plus", répliqua Philippe Boxho.
Une petite phrase lourde de conséquence ? Un courrier a été envoyé par l’avocat du suspect à l’instruction pour dénoncer cette saillie verbale.
Le médecin est, en effet, sorti de son devoir de réserve dans un dossier toujours en cours d’instruction. Il s’est expliqué auprès de la police, confiant qu’il ne savait pas ce qu’il avait le droit de dire ou pas. Sans doute que le flux de sollicitations n’aide pas à faire le tri entre ce qui peut être étalé sur la place publique et ce qui doit rester secret.
Philippe Boxho a confié à nos confrères de La Meuse que "dorénavant, c’est simple: j’ai décidé de ne plus jamais parler de ce qui est en cours". Il reste à savoir s’il sera récusé dans le dossier Mélissa Ansel après cette sortie médiatique.

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De passage au Luxembourg en octobre dernier, Philippe Boxho y défendait "La Mort en face", son troisième livre tiré à 300.000 exemplaires. Une plongée dans les enquêtes de décès, accidentels ou pas, de gens connus ou pas du tout.
Avec une certaine pédagogie qui fait son succès, le médecin légiste tente de démystifier la mort, sujet encore tabou pour beaucoup. Il avait refait parler de lui à son insu il y a une quinzaine de jours lorsque deux Youtubeurs néerlandais amateurs d'urbex ont
pénétré dans l'institut de médecine légale de Liège. Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir volé des crânes.