Les oiseaux, notamment, devraient pouvoir être pris en charge dans une Province de Luxembourg à la biodiversité riche et aux forêts étendues.

Il y avait un vide à combler dans le sud de la Province. L’annonce de l’ouverture d’un Creaves (Centres de Revalidation des Espèces Vivant à l'État Sauvage) à Etalle est un soulagement pour les amoureux de la nature.

Ces organismes veillent à sensibiliser le public et à préserver la biodiversité. Il en existe 18 en Wallonie, un à Bruxelles et 9 en Flandre. La plupart sont gérés par des bénévoles et sont subventionnés en partie par les Régions. Ce sont les seuls organismes à être agréés et correctement équipés pour prendre en charge la faune sauvage

"L’origine du projet part du constat que notre province est une région campagnarde, riche de forêts, et donc d’animaux sauvages. Il n’est pas rare de trouver des animaux blessés, hagards ou orphelins, des oiseaux tombés du nid ou qui ne savent plus voler. Paradoxalement, nous sommes la province qui compte le moins de structures pour les prendre en charge. Il faut en effet aller jusqu’à Hotton (ou Herbeumont depuis le 1er mai) pour y déposer un animal blessé", explique Michel Gillard, administrateur de l’asbl l’Arche de Lorraine qui s’apprête à gérer le projet rendu possible par l’acquisition de l'ancienne pêcherie de Fratin par la commune d’Etalle, située entre Arlon et Virton.

Ouverture dans un an?

"L’idée est d’ouvrir cet hôpital animalier en septembre 2026", poursuit Michel Gillard, conscient que le chantier est encore important et que la main-d’œuvre sera la bienvenue. L’association va d’abord consulter d’autres organismes de la sorte pour mieux préciser les besoins nécessaires et les aménagements à apporter à cet hangar entouré d’étangs.

Ce sont précisément les oiseaux d’eau qui feront l’objet d’une attention toute particulière alors que les plus grands mammifères en difficulté seraient conduits vers un futur autre Creaves qui doit s’installer au Parc à Gibier de Saint-Hubert.

Rappelons qu’il existe un centre à Dudelange («natur&ëmwelt centre de soins pour la faune sauvage»), mais une loi européenne interdit de véhiculer hors frontière des animaux sauvages.

Il reste aussi à impliquer les vétérinaires locaux, à mobiliser des dizaines de bénévoles et à trouver des sources de financement à long terme. Un dossier a été introduit dans le cadre du programme Interreg, porté en partenariat avec le Parc naturel de Gaume, la Commune d’Etalle et l’association luxembourgeoise natur&ëmwelt. 

Cet apport pourra couvrir les frais d’équipement et de formation des bénévoles pendant 30 mois à compter de janvier 2026. Une fois agréé, le Creaves pourra bénéficier de subsides régionaux couvrant jusqu’à 70% des frais de fonctionnement.

La commune, qui a déboursé 600.000 euros pour acquérir la pêcherie et ses terrains, espère une intervention de la Région Wallonne pour le rachat des étangs.