Près de 100.000 personnes sont attendues le week-end du 13 au 15 décembre dans la cité ardennaise, haut lieu de la Bataille des Ardennes.

Une liesse populaire et beaucoup d’émotions. Bastogne n’oublie pas ses libérateurs. S’ils sont mis à l’honneur chaque année, les jubilés dégagent un parfum particulier et celui des 80 ans tout particulièrement car les militaires américains présents à cette époque-là ne sont plus très nombreux en vie.

On en attend une dizaine dans cette ville de 10.000 habitants située à quelques kilomètres de la frontière grand-ducale. Ils seront entourés du couple royal belge, du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse et d’une délégation américaine de haut rang même si la présence de Joe Biden, l’actuel Président, semble très incertaine.

"Ce sera d’abord une fête populaire, d’expression de la démocratie mais aussi bien sûr un hommage rendu à nos amis américains qui ont combattu et parfois laissé leur vie sur notre territoire pour notre liberté", soulignait le bourgmestre Benoît Lutgen lors de la présentation du programme du week-end.

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© Bastogne War Museum

La Bataille des Ardennes est l’un des moments-clefs de la Seconde Guerre mondiale. Les troupes allemandes veulent conquérir Anvers et son port. Le projet est trop ambitieux pour pas mal de hauts gradés mais pas pour Hitler, persuadé de mener à bien son opération.

Un «Nuts» resté célèbre à jamais

L’offensive est lancée le 16 décembre 1944. Les combats feront rage pendant un mois et les pertes humaines seront considérables des deux côtés. On parle de 70.000 morts côté allemand et de plus de 75.000 disparus dans les rangs alliés.

L’un des hauts faits d’arme restera le célèbre "Nuts" (littéralement ‘’des noix’’, mais traduit dans le contexte par un non catégorique) prononcé par le général Anthony McAuliffe lorsque les Allemands exigent la reddition de la ville. Cette réplique vaudra à Bastogne le surnom de "Nuts City".

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Bob Izumi, parachutiste de la 101e Airborne, habitué des commémorations et décédé en 2023. / © Bastogne War Museum

Les Allemands seront finalement repoussés le 30 janvier 1945 au-delà des lignes initiales à partir desquelles ils avaient déclenché leur offensive. Le monument du Mardasson et le très prisé War Museum restent deux témoins incontournables de cette sombre période.

Ce qui n’empêchera pas un programme de fête aussi dans une dizaine de jours avec un spectacle son et lumière en point d’orgue orchestré par Luc Petit et ses équipes le samedi au coeur d’un week-end où, pêle-mêle se côtoieront expositions, projections, balades nocturnes, concerts, marche, table ronde, bourse militaire, offices religieux, bal, défilé de véhicules, etc…

Le traditionnel lancer de noix depuis l’hôtel de ville en présence du Roi et de la Reine sera un moment particulier pour cette dernière. Mathilde étant originaire de Bastogne.

On annonce aussi la présence d’acteurs de la série «Frères d’armes» produite par Tom Hanks et Steven Spielberg et consacrée à la Seconde Guerre mondiale. Le sixième épisode s’appelle tout simplement "Bastogne". Du très beau monde en perspective.