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Deux jours après l’intervention musclée contre des militantes pendant le match amical Luxembourg–Slovénie, la Fédération Luxembourgeoise de Football publie un communiqué d’excuses ce dimanche soir. La FLF tente de calmer le jeu en reconnaissant une erreur de coordination mais assume la sélection de Gerson Rodrigues.
Il aura fallu attendre un peu moins de 48 heures pour que la Fédération Luxembourgeoise de Football (FLF) réagisse officiellement aux incidents survenus vendredi soir au stade de Luxembourg.
Lors de la rencontre amicale entre le Luxembourg et la Slovénie (0-1), plusieurs militantes de l’association "CID Fraen an Gender" avaient déployé des banderoles pacifiques afin de dénoncer la sélection de Gerson Rodrigues, condamné pour violences conjugales. Une intervention brutale des agents de sécurité, survenue en tribunes, avait entraîné l’expulsion de plusieurs manifestantes, ainsi que la blessure d’une d’entre elles. L’incident avait provoqué une onde de choc dans l’opinion publique, et suscité une réaction immédiate du ministre des Sports, Georges Mischo, qui avait exigé des excuses.
C’est désormais chose faite : dans un communiqué publié ce mardi, la FLF s’exprime enfin, adoptant un ton mesuré et conciliant. Elle reconnaît d’abord que la sélection de Rodrigues a pu "susciter des sensibilités", tout en affirmant que la décision a été prise "avec sérieux" et dans le respect "du cadre légal et sportif". Une manière de justifier, sans s’excuser, le retour controversé du joueur sous le maillot national.
La FLF dit vouloir tirer les leçons de l’incident
Mais le cœur du message concerne surtout la gestion de la manifestation en tribunes. La FLF évoque une confusion regrettable entre le Secrétariat général et les agents de sécurité, qui aurait conduit au retrait excessif de banderoles. Selon la fédération, seules celles considérées comme contrevenant aux règlements FIFA/UEFA auraient dû être ciblées – notamment celles à caractère "politique, offensant, sexuel, discriminatoire ou commercial". Or, plusieurs messages critiquant la FLF ou soutenant les victimes de violences ont été arrachés sans discernement.
"Aucune consigne de la part du Conseil d’Administration de la FLF n’a été donnée pour faire enlever tous les messages", insiste le texte. Un argument qui vise à désamorcer les critiques en interne, et à recentrer la responsabilité sur une mauvaise communication. Le secrétaire général Joël Wolf avait lui-même reconnu publiquement une gestion "imparfaite" lors de la conférence de presse post-match.
La FLF présente ses excuses aux personnes concernées, affirmant vouloir tirer les leçons de l’incident afin que "de tels faits ne se reproduisent plus". Elle rappelle son attachement au dialogue, à la transparence, et à la liberté d’expression, y compris dans les stades. Une déclaration de principe qui ne fait néanmoins aucune mention de la manifestante blessée et de la violence de l’intervention.
En guise de conclusion, la FLF lance un appel à l’unité, invitant les supporters à venir nombreux soutenir les Roud Léiwen face à l’Irlande mardi, toujours en match amical. Une tentative de tourner la page, mais pas sûr que la polémique, elle, se referme aussi vite...