Margaux, étudiante en droit fiscal à l’Université de Lorraine à Metz, a choisi cette formation avec un objectif en tête : travailler au Grand-Duché. Une expérience qui la séduit en dépit des contraintes de la vie de frontalière.
Le Luxembourg n’était pas un pays inconnu pour Margaux Tritz, étudiante en droit et habitante du centre-ville de Metz : ”J'ai un membre de ma famille qui y travaille, on en discute aux repas de famille. Et j'ai obtenu la nationalité luxembourgeoise il y a quelques années par le droit du sang. Mon arrière grand-père était luxembourgeois, donc forcément, on commence un peu à s'intéresser au pays.”
Mais de là à envisager le Grand-Duché comme une future destination de travail… Il a fallu que Margaux avance dans ses études de droit et tombe sur cette brochure de présentation du Master 2 en droit fiscal pour que l’idée germe dans la tête de l’étudiante.
80 % des étudiants trouvent leur premier emploi au Luxembourg
Jérôme Germain, maître de conférences en droit public, est clair sur la cible de cette formation proposée depuis 2012 à l’Université de Lorraine : “Il s’agit d’une formation dont la raison d’être est de fournir des professionnels de haut niveau en fiscalité aux employeurs du Luxembourg, mais la palette est large et nos étudiants qui le souhaitent peuvent faire carrière en France, dans le privé ou dans l'administration fiscale.”
Entre 25 et 30 étudiants sont sélectionnés chaque année sur environ 500 candidatures, avec un recrutement concentré sur la Lorraine. Jérôme Germain insiste sur l’aspect “très professionnalisant du master. En deuxième année, les enseignants sont essentiellement des praticiens qui viennent des grands cabinets en conseil fiscal du Luxembourg [...] On a à peu près 80 % de nos étudiants qui trouvent leur premier emploi au Luxembourg et un peu plus même qui font leur stage de fin d'année au Luxembourg.”
Du côté de Margaux, la vie de frontalière ne lui fait pas peur : “Le gros problème en habitant en France et en travaillant au Luxembourg, c'est le transport, on ne va pas se mentir. Maintenant, je me dis que je suis jeune et que c'est l'occasion de le faire.”
"On peut se reposer dans le train, on peut lire, on peut écouter de la musique"
Nous avons d’ailleurs suivi la jeune fille jusqu’au Grand-Duché alors qu’elle faisait ses premiers pas en tant stagiaire dans un des fameux “Big Four” luxembourgeois : “Alors ça me fait un peu peur parce que du coup, on passe du statut étudiant depuis cinq ans à une vie professionnelle et il n’y a que quelques jours qui nous séparent de ces deux phases. Mais j'ai hâte ! J'ai très hâte de découvrir le monde professionnel.”
Le premier retour d’expérience des trajets en train entre Metz et le Luxembourg est positif : “ Il n'y a pas d'annulations, il n'y a pas de retard. Donc c'est plutôt un plaisir parce qu'on peut se reposer dans le train, on peut lire, on peut écouter de la musique. Donc pour l'instant, honnêtement, tout se passe très bien.”
Margaux ne veut pas brûler les étapes, mais ne ferme pas la porte à un futur au Grand-Duché : “Vivre au Luxembourg, ça serait envisageable, totalement. Alors peut-être pas tout de suite, parce qu’à l'heure actuelle, j'aime beaucoup ma vie en France et à Metz. Mais ça serait envisageable si, côté professionnel, je suis toujours épanouie. Me rapprocher du travail serait tout à fait une opportunité que j'aimerais bien saisir.”