Hitman 3 est le jeu de ce début d'année: il clôt une trilogie amorcée il y a cinq ans, avec son inamovible Agent 47. On l'a testé, voici ce qu'on en pense.
DE QUOI ÇA PARLE ?
Personnage bien connu dans le monde du jeu vidéo, l'Agent 47 est un tueur à gage oeuvrant pour l'Agence ICA. Dans Hitman 3, dernier volet d'une trilogie "World of Assassination" entamée il y a 5 ans avec un reboot au format épisodique, il est question d'éliminer les plus grands chefs de la "Providence", un gouvernement fantôme très puissant, composé d'hommes d'affaires, d'avocats, de scientifiques et de criminels, et dont les racines s'étendent au monde entier.
Le titre continue donc de nous faire voyager aux quatre coins de la planète, mais pas vraiment pour profiter du paysage (enfin pour nous, joueurs, si, dans la mesure où l'environnement a été particulièrement soigné): ici, notre tueur retrouve un ami de longue date avec qui il fait équipe, tout en étant guidé par son agent de liaison, celle qui l'a intégré à l'ICA, Diana Burnwood. La discrétion est de mise, car l'Agent 47 est traqué lui-aussi par l'organisation qu'il compte éliminer.
COMMENT ON JOUE ?
Les amateurs de la série le savent: pas question de jouer les bourrins avec l'Agent 47, car la situation tourne vite au vinaigre. Les cibles étant généralement entourées de gardes du corps ou parmi la foule, il faut chercher par quelle ruse leur ôter la vie. Une corde à piano, de la mort-aux-rats, des explosifs... Ce ne sont pas les moyens qui manquent.
Il convient ainsi avoir la patience de suivre leur trajet sans se faire remarquer, en prenant l'apparence d'un membre du personnel. C'est toujours un élément crucial du gameplay de Hitman: se déguiser, se camoufler, pour mieux passer inaperçu et accéder à des endroits où l'on aurait, sans cela, attiré bien des soupçons.
Si l'on peut faire le choix d'aller droit au but, des missions annexes se débloquent en laissant traîner nos oreilles: une info glanée en écoutant une conversation peut nous amener sur un chemin détourné. Cela a l'avantage d'étoffer un propos un peu mince et de donner du relief aux missions. Les joueurs les plus compétitifs peuvent s'amuser à battre des records de vitesse et tenter d'entrer dans un classement online dédié aux sales besognes de l'Agent 47.
CE QU'ON EN PENSE
La force de la série, rebootée en 2016, est de laisser au joueur le soin d'échafauder son propre plan pour parvenir à ses fins, à savoir éliminer sa cible. A ce jeu-là, ce troisième épisode se défend plutôt pas mal et le système de -nombreux- défis offre une belle rejouabilité aux missions qui, elles, se limitent à six seulement. Ainsi, une fois achevée, on a bien envie de s'y remettre pour tenter d'autres stratagèmes, soit plus subtils, soit plus insolites. Car si l'Agent 47 est un tueur de sang froid, les moyens qu'il peut employer pour parvenir à ses fins prêtent parfois à sourire.
L'infiltration aurait d'ailleurs pu être un peu plus poussée: les personnages non jouables semblent parfois souffrir de problèmes de vue et d'audition et il n'est pas difficile de leur tordre le coup en surgissant dans leur dos...
On peut saluer le beau travail de IO Interactive, le développeur danois derrière la série depuis l'an 2000: chaque mission dégage une atmosphère différente, d'un manoir familial où se trame des complots en Angleterre, à un bâtiment industriel de Berlin transformé en grande discothèque.
On aime également cette ambiance de polar et la mise en scène, même si la froideur de l'Agent 47 est à l'image de ce que le jeu dégage : il ne s'éternise pas dans de longs dialogues. Le scénario, quoique plus développé que dans les épisodes précédents, ne transparaît que via de courtes cinématiques servant de liaisons entre les missions. Ce n'est visiblement pas ce qui intéresse le développeur danois, qui propose avant tout un jeu tactique, presqu'un puzzle, où il s'agit de bien analyser chaque situation avant d'agir.
💖 On aime : La rejouabilité des missions, la variété des ambiances et des niveaux.
💔 On n'aime pas : L'intelligence artificielle perfectible, le manque de transitions dans le scénario.