Plusieurs enquêtes menées par des sites spécialisés révèlent des conditions de travail déplorables dans des studios de jeux vidéo très réputés.

C’est un nouvel uppercut porté à l’industrie des jeux vidéo : une enquête de USgamer, site américain spécialisé, pointe les conditions de travail chez NetherRealm, qui n’est autre que le développeur de l’excellent jeu de combat Mortal Kombat 11 et de la plupart des opus précédents. Plusieurs témoignages font état d’un climat délétère au sein du studio, notamment lors des phases finales de développement, appelées phases de "crunch".

Des salariés en contrats courts, visiblement largement utilisés par le studio, dénoncent un manque de reconnaissance, des semaines interminables et une lutte de pouvoir interne initiée par les employés en contrat fixe. Même lorsque ces intérimaires ont créé des éléments clés de certains jeux (comme certaines fatalités, les fameuses mises à mort dans Mortal Kombat), ceux-ci n’étaient pas rémunérés en conséquence ni embauchés. Plusieurs témoignages rapportent une scène humiliante, durant laquelle le PDG du studio accusait les intérimaires d’être responsables de la fuite d’informations concernant un autre jeux de combat, Injustice 2. "Son ton n’était absolument pas professionnel" "Certains étaient bouleversés, ils pleuraient" ont déclaré certains, qui ont tous gardé l’anonymat.

"LES GENS MEURENT À PETIT FEU"

Si aucune révélation ne concerne le récent Mortal Kombat 11, en revanche, certains employés ou ex-employés dénoncent des semaines de travail à rallonge pour terminer Mortal Kombat 9 et X. "L’an dernier, j’ai travaillé plus de 220 heures sur un mois, cumulant semaine après semaine les heures supplémentaires. Tout le monde savait que cela reprendrait pour les mises à jour, c’était presque infini."

Plus tôt dans la semaine, c’est le studio américain Epic Games, créateur du très populaire Fortnite, qui a été épinglé par le site spécialisé Polygon. Dans cet article, intitulé "Comment le succès de Fortnite a conduit à des mois de crise intense chez Epic Games", certains employés ou ex-employés dénoncent des semaines de travail interminables. "Nous travaillons de cinquante à soixante heures par semaine, parfois soixante-dix.Si, au bout de huit heures de travail, je me tournais vers mon supérieur pour lui demander si je pouvais partir, il me regardait comme si j’étais stupide."

Dans ces conditions, "prendre un week-end était une grande victoire" témoigne un autre. Une source va même jusqu’à affirmer que ceux qui refusaient de travailler le week-end, et qui ne remplissaient donc pas leur objectif irréalisable, étaient virés. "Un jour, des collègues se sont levés, sont sortis, et on ne les a jamais revus. Personne n’en parlait", "On ne peut pas continuer une année de plus comme ça, il faut que ça change, les gens meurent à petit feu."