Dans ce jeu, les androïdes se revendiquent humain et nous poussent à réfléchir sur la place de l'intelligence artificielle dans notre vie.
DE QUOI ÇA PARLE
La perspective de voir des androïdes parfaitement intégrés à notre société n'est pas très lointaine dans Detroit: Become Human, puisque le jeu rend cela possible dans seulement 20 ans, soit en 2038.
Enfin, "parfaitement", façon de parler car en vérité, ces robots n'ont pour vocation que de servir les êtres humains, lesquels ne voient pas tous leur profusion d'un bon oeil, d'ailleurs. La plupart de ces androïdes sont asservis, dénigrés, ou rejetés par une partie du peuple qui craint pour son emploi.
Traités comme de vulgaires machines sans âmes en dépit de leur apparence humaine, ces androïdes commencent néanmoins à se comporter de manière irrationnelle et à faire montre d'émotions qu'ils ne sont pas censées ressentir.
C'est dans la peau de trois androïdes au destin croisé que l'on vit ce changement et ce questionnement, avec des actions et des conséquences qu'on évitera de vous spoiler ici !

© Sony/Quantic Dream
COMMENT ON JOUE
On sait désormais à quoi s'attendre lorsqu'un jeu est développé par Quantic Dream. Depuis Heavy Rain en 2010, voire Fahrenheit cinq ans plus tôt, puis Beyond: Two Souls en 2013, le studio français s'attache à narrer des histoires sous plusieurs points de vue avec des choix dans nos réponses -ou nos agissements- qui influent sur le scénario. Detroit: Become Human s'inscrit parfaitement dans l'ADN du studio de David Cage, personnage occupant une place à part dans l'univers vidéoludique.
Les phases d'action sont réduites au minimum : il s'agit d'appuyer sur un ou plusieurs boutons dans le bon timing pour que la scène continue de se dérouler... et comme ses prédécesseurs, le jeu est plutôt permissif : une, deux ou trois erreurs de manipulation ne suffisent pas à influencer quoique ce soit.
Au final, ce système de jeu "reposant" ne fait que mettre en lumière le scénario et ses enjeux, ainsi que des graphismes qui éblouissent nos rétines.

© Sony/Quantic Dream
CE QU'ON EN PENSE
Detroit: Become Human aborde un thème développé par l'écrivain Isaac Asimov (Le cycle des robots) qui fascine de plus en plus ces dernières années. Des séries comme Person of Interest, Westworld (dont la saison 2 est actuellement diffusée aux USA) ou Black Mirror ont fait des androïdes et de l'intelligence artificielle leur sujet central... et connaissent un énorme succès, tant critique que populaire.
Avec Detroit: Become Human, Quantic Dream réussit à développer une trame rythmée, mature, qui tient la route et qui arrive à nous surprendre, malgré quelques facilités ou des airs de déjà-vu par moment.
Mais aussi beaux soient les graphismes et aussi prenante soit l'intrigue, le système de jeu reste assez pauvre. Après quelques heures de jeu, il n'est pas impossible de se lasser... Une dimension "jeu de rôle", avec des points de compétences à dépenser comme bon nous semble afin de débloquer des choix spécifiques, aurait pu pimenter un peu tout ça.
Quoiqu'il en soit, Detroit: Become Human est sans doute le titre le plus abouti du studio français. Et l'on y rejouera avec un certain plaisir, histoire d'explorer les possibilités scénaristiques ignorées dans un premier temps.
Detroit: Become Human (Sony), aventure, sur PS4 (54,99 euros)

© Sony/Quantic Dream