Après une trilogie très réussie, ce jeu d'action-aventure bestial se réinvente avec brio en continuant de faire de la démesure son fonds de commerce.
DE QUOI ÇA PARLE
La mythologie grecque, c'est fini: place à la mythologie nordique ! Les fidèles de God of War - l'une des franchises les plus brutales du jeu vidéo - risquent d'être déboussolés... mais c'est totalement assumé de la part des développeurs de chez Sony.
Notre Dieu de la guerre, Kratos, a pris quelques rides et a même... un enfant, avec qui il part sur le plus haut sommet des neuf royaumes disperser les cendres de son épouse. Tout le scenario est d'ailleurs construit autour de cette relation père - fils, parfois dépeinte de manière caricaturale d'ailleurs.
Évidemment, cette randonnée ne respire pas la quiétude bien longtemps mais le changement de ton dénote pas mal quand on a suivi les péripéties épiques de ce héros solitaire et sanguinaire.

© Sony
Après une trilogie dont le premier volet avait collé une grosse baffe à nos joues d'adolescents, en 2005 sur Playstation 2, la série se réinvente donc avec ce quatrième épisode... qui n'est cependant pas un reboot.
Car si le contexte, le rythme et la façon de jouer change, elle conserve son ADN et s'inscrit dans la continuité d'une épopée démarrée il y a 13 ans.
COMMENT ON JOUE
On vient de le dire: le système de jeu de ce "GOW" a subi un petit lifting et est à mettre en relation directe avec l'apparition d'Atreus, le fils de Kratos. Celui-ci n'est pas qu'un faire-valoir, il se bat à nos côtés tout au long de l'aventure avec son arc et l'on peut améliorer ses statistiques de combat au même titre que les nôtres. Une vraie nouveauté dans la franchise qui demande un léger temps d'adaptation mais qui s'avère bienvenue.

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La caméra est également plus proche de notre personnage et n'est plus fixe. Nous qui avions l'habitude de voir tous les ennemis autour de Kratos, il faut désormais bouger et se retourner pour ne pas se prendre un coup dans le dos.
Enfin, ça a peut-être l'air d'un détail pour ceux passés au travers de cette série, mais notre Kratos a abandonné ses chaînes destructrices pour une hache massive qui, bien utilisée, s'avère aussi être un boomerang très efficace, autant en phases de combats qu'en phase d'énigmes.
CE QU'ON EN PENSE
Si le jeu ne cède pas totalement aux sirènes du monde ouvert, God of War réunit pas mal de caractéristiques qui fonctionnent ailleurs : évolution des personnages via un système d’expérience et des arbres de compétences, armes et armures à récupérer ou à acheter, puis à customiser… à force, on n’est plus surpris, mais la formule reste efficace. Si les montagnes nordiques nous semblent un peu moins tape-à-l’œil que le mont Olympe, les effets d’échelle entre nos personnages et les montres gigantesques, marques de fabrique de la série, sont parfois impressionnants. La relation père –fils, volontairement déroutante, aurait méritée à nos yeux d’être traitée avec un peu plus de finesse, Kratos surjouant le rôle de père bourru qui rabaisse constamment son marmot…
A l’image d’un Uncharted 4, dont le contexte est radicalement différent, l’on passe sans transition de phases d’actions à des cinématiques, du statut d’acteur à celui de spectateur, avec une certaine admiration pour le travail effectué par les développeurs de Sony.
God of War (Sony), action-aventure, sur PS4 (54,99 euros)

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