C'est "la" quadra que s'arrache le cinéma français. L'actrice franco-belge Virginie Efira a remporté vendredi soir à Paris le César de la meilleure actrice. Benoît Magimel a été sacré meilleur acteur.

Le cinéma français se l'arrache: à 45 ans, l'actrice franco-belge Virginie Efira est devenue incontournable, démontrant à force de travail qu'elle était capable de tout jouer. Vendredi soir, c'est devant des stars aussi connues que Juliette Binoche ou Fanny Ardant que la Franco-Belge a remporté le César de la meilleure actrice, pour son rôle dans "Revoir Paris".

Un trophée, pour lequel elle avait déjà été nommée quatre fois, et qui arrive après deux années intenses, où elle a capté toute la lumière.

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Virginie Efira remporte le César de la meilleure actrice pour "Revoir Paris" lors des César à l'Olympia à Paris le 24 février 2023 / © AFP

Dans le film, Virginie Efira joue Mia, une Parisienne qui ne parvient pas à surmonter le traumatisme d'un attentat, dans une brasserie parisienne.

Signé Alice Winocour, le film fut l'un des premiers à évoquer de façon quasi-directe les attentats de 2015 à Paris, et lui offre un rôle sur le fil, tout en retenue.

Sa capacité à s'immerger dans des personnages aussi divers que marquants lui a permis de s'illustrer en quelques mois aussi bien face à Tahar Rahim dans "Don Juan", qu'à Roschdy Zem dans "Les Enfants des autres" de Rebecca Zlotowski, où elle joue une belle-mère cherchant à trouver sa place dans une famille recomposée.

"UN MOMENT ASSEZ FOU" POUR MAGIMEL

Benoît Magimel a remporté vendredi, pour la deuxième année d'affilée, le César du meilleur acteur, pour "Pacifiction - Tourment sur les îles", une première dans l'histoire de ce prix.

"Je ne pensais pas avoir autant de liberté comme acteur sur ce film, que c'était possible d'être aussi libre", a déclaré l'acteur récompensé l'an dernier pour "De son vivant". "Ce soir est un moment assez fou".

Après presque 70 films, un César dans un second rôle pour "La tête haute" (2016), un prix d'interprétation masculine à Cannes pour "La pianiste" (2001), le petit "Momo" ébouriffé de "La vie est un long fleuve tranquille" (1988) n'a plus besoin de gonfler le torse comme il pensait devoir le faire alors pour en imposer.

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Dans "Pacifiction", du réalisateur espagnol Albert Serra, il livre une performance d'acteur en roue libre, incarnant un haut-commissaire de la République à Tahiti, qui navigue avec morgue et élégance de la haute société aux milieux interlopes, des indépendantistes aux militaires.

Un tournage épique: 580 heures de rush et des milliers de pages de dialogue, selon la méthode habituelle du réalisateur, qui laisse une liberté sans pareille aux acteurs.

LES PRINCIPAUX PRIX DE LA 48E CÉRÉMONIE DES CÉSAR

- Meilleur film: "La Nuit du 12" par Dominik Moll

- Meilleure réalisation: Dominik Moll pour "La Nuit du 12"

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- Meilleure actrice: Virginie Efira dans "Revoir Paris"

- Meilleur acteur: Benoît Magimel dans "Pacifiction - Tourment sur les îles"

- Meilleure actrice dans un second Rôle: Noémie Merlant dans "L'Innocent"

- Meilleur acteur dans un second rôle: Bouli Lanners dans "La Nuit du 12"

- Meilleur espoir féminin: Nadia Tereszkiewicz dans "Les Amandiers"

- Meilleur espoir masculin: Bastien Bouillon dans "La Nuit du 12"

- Meilleur premier film: "Saint Omer" d'Alice Diop

- Meilleur scénario original: Louis Garrel, Tanguy Viel, Naïla Guiguet pour "L'Innocent"

- Meilleur film étranger: "As Bestas" de l'Espagnol Rodrigo Sorogoyen

- Meilleure adaptation: Gilles Marchand et Dominik Moll pour "La Nuit du 12"

- Meilleur film d'animation: "Ma famille afghane" de Michaela Pavlatova