Volodymyr Zelensky le 13 août 2025 à Berlin / © AFP
Les alliés de l'Ukraine se concertent dimanche, lors d'une visioconférence de la "coalition des volontaires", au sujet de l'accord de paix sans cessez-le-feu préalable voulu par Donald Trump après sa rencontre avec Vladimir Poutine.
Le sommet en Alaska, qui était censé être crucial pour l'Ukraine et l'Europe, a offert au président russe un retour spectaculaire sur la scène internationale sans déboucher ni sur une pause dans les hostilités, encore moins sur de nouvelles sanctions visant la Russie.
Le président américain soutient même une proposition de la Russie renforçant sa présence dans l'est de l'Ukraine, a indiqué à l'AFP un responsable au courant d'échanges téléphoniques entre Donald Trump et des dirigeants européens.
Selon cette source anonyme, le président russe "demande dans les faits que l'Ukraine quitte le Donbass" et cède donc totalement ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk dans l'est de l'Ukraine. Il propose par ailleurs un gel du front dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud).
Quelques mois après avoir lancé son invasion de l'Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l'annexion de ces quatre régions ukrainiennes, même si ses troupes n'en contrôlent toujours aucune en totalité.
Volodymyr Zelensky, qui a jusqu'ici rejeté toute concession territoriale, disant avoir les mains liées par la constitution ukrainienne, sera reçu lundi après-midi par Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Se disant "reconnaissant de l'invitation", le président ukrainien a toutefois prévenu samedi soir que le refus d'un cessez-le-feu par Moscou "compliqu(ait) la situation".
L'Europe aux côtés de Zelensky à Washington
Un immeuble touché par une frappe russe dans à Bilozerské, dans la région ukrainienne de Donetsk, le 12 août 2025 / © AFP
En amont de son déplacement à Washington, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera à Bruxelles dimanche après-midi pour participer à la visioconférence des alliés européens de l'Ukraine au sujet de l'accord de paix voulu par Donald Trump après sa rencontre avec Vladimir Poutine, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
"Cet après-midi, j'accueillerai Volodymyr Zelensky à Bruxelles", a-t-elle déclaré dans une publication sur le réseau social X.
Dans la foulée, Ursula von der Leyen a annoncé qu'elle se rendrait avec plusieurs dirigeants européens à la Maison-Blanche lundi aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"A la demande du président Zelensky, je participerai demain à la réunion avec le président Trump et d'autres dirigeants européens à la Maison-Blanche", a-t-elle déclaré sur le réseau social X.
Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi à Washington, de même que plusieurs autres dirigeants européens, pour accompagner son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lors de sa rencontre avec Donald Trump, a annoncé l'Elysée.
"Le président de la République se rendra demain à Washington aux côtés du président Zelensky et de plusieurs dirigeants européens afin de poursuivre le travail de coordination entre les Européens et les États-Unis dans le but de parvenir à une paix juste et durable qui préserve les intérêts vitaux de l'Ukraine et la sécurité de l'Europe", a dit la présidence française.
Le chancelier allemand et le président finlandais ont également annoncé participer au voyage et participer à la réunion avec Trump lundi.
Donald Trump qui a évoqué au profit de Kiev une garantie de sécurité similaire à celle de l'article 5 de l'Otan, en dehors toutefois du cadre de l'Alliance atlantique, considérée par Moscou comme une menace existentielle qui s'étend à ses frontières.
D'après la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, il s'agirait pour commencer de définir "une clause de sécurité collective qui permettrait à l'Ukraine d'obtenir le soutien de tous ses partenaires, y compris des Etats-Unis, prêts à agir dans le cas où elle serait à nouveau attaquée".
Sommet Ukraine - USA - Russie ?
Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025 / © AFP
Après trois ans et demi du conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, l'armée russe occupe environ 20% du territoire ukrainien dont la quasi totalité de la région de Lougansk et une grande partie de la région de Donetsk, où sa progression s'est accélérée récemment.
Ce n'est pas le cas des régions de Zaporijjia et Kherson, dont les principaux centres urbains sont toujours sous contrôle ukrainien.
L'abandon par Donald Trump du scénario d'une trêve semble favoriser Vladimir Poutine qui veut négocier directement un accord global et définitif. Kiev et ses alliés européens dénoncent au contraire une manière de gagner du temps afin de poursuivre son offensive et élargir ses conquêtes territoriales.
C'est pourtant "la meilleure façon de mettre fin à la guerre horrible entre la Russie et l'Ukraine", a justifié le milliardaire américain sur son réseau Truth Social.
"Un simple accord de cessez-le-feu (...) souvent ne tient pas", a insisté Donald Trump, lui qui avait pourtant menacé Moscou de "conséquences très graves" si les hostilités ne cessaient pas.
Il a laissé envisager un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky si "tout marche bien" lorsqu'il recevra le président ukrainien, six mois après l'avoir humilié avec son vice-président JD Vance dans le Bureau ovale, une scène incroyable en direct à la télévision qui avait consterné nombre d'alliés européens.