Un « accord » entre Moscou et Kiev est proche, a déclaré Donald Trump après sa rencontre avec Vladimir Poutine. Xavier Bettel réagit avec prudence.

Lors de la conférence de presse conjointe qui a suivi le sommet Trump-Poutine à Anchorage, le président américain a assuré qu’il informerait désormais son homologue ukrainien Volodymyr Zelenskyi par téléphone des résultats des discussions, avant toute validation. Samedi matin, Zelenskyi a d’ailleurs annoncé sur la plateforme X qu’il se rendrait à Washington dès lundi.

On ignore toutefois ce qui figurait précisément à l’ordre du jour en Alaska. Selon Donald Trump, un accord a été trouvé avec Moscou sur de nombreux points, mais certains dossiers restent en suspens. La rencontre entre les deux délégations a duré plus de deux heures et demie. Ni Poutine ni Trump n’ont fourni de détails dans leurs déclarations, et aucune question des journalistes n’a été acceptée.

Moscou, de son côté, a présenté le sommet comme « très positif ». Vladimir Poutine a salué les relations historiques entre les deux pays et évoqué l’ouverture d’un nouveau chapitre économique. Trump a, pour sa part, insisté sur son « excellente relation » avec le président russe, annonçant même qu’un autre sommet aurait lieu prochainement, probablement à Moscou.

L'optimisme prudent de Bettel

En Europe, la rencontre est perçue comme un succès diplomatique pour Vladimir Poutine. Mais Xavier Bettel, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, a tenu à tempérer cet enthousiasme lors d’une interview accordée à RTL.

Selon lui, il s’agit avant tout de « petits pas vers le dialogue » et non d’une avancée majeure : « Je ne peux pas dire que la réunion en Alaska ait été un grand succès », a souligné le chef de la diplomatie.

Bettel s’est toutefois félicité qu’aucun accord n’ait été conclu sans l’Ukraine. À ses yeux, la démarche de Trump s’apparente surtout à une mise en scène politique destinée à montrer qu’il serait le seul capable de conclure des accords et de mettre fin à la guerre.

Le ministre a ajouté que Vladimir Poutine avait su profiter de cette rencontre pour apparaître à nouveau sur la scène internationale, « accueilli comme un chef d’État », rompant ainsi partiellement son isolement.
Mais Bettel a insisté : la pression sur Moscou doit rester forte. « On sait clairement comment la guerre a commencé. Malheureusement, la guerre va continuer », a-t-il rappelé, soulignant que la Russie avait poursuivi ses attaques contre l’Ukraine samedi soir.

Trump informe les dirigeants européens

À l’issue du sommet en Alaska, Donald Trump a eu un long entretien téléphonique avec Volodymyr Zelenskyi, avant d’informer plusieurs dirigeants européens : le chancelier allemand Friedrich Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, ont également été associés.

Dans une déclaration commune publiée samedi après-midi, les chefs d’État et de gouvernement européens ont réaffirmé leur volonté de soutenir l’Ukraine et de maintenir la pression sur la Russie. Ils ont insisté sur la nécessité de fournir à Kiev des garanties de sécurité claires pour défendre sa souveraineté.
Dimanche à 13 heures, Macron, Starmer et Merz doivent encore se retrouver en visioconférence afin de coordonner les prochaines étapes des négociations de paix, au sein d’une « coalition des volontaires » aux côtés de l’Ukraine.