La privatisation de TAP Air souhaitée par le gouvernement portugais pourrait conduire à la tente de plus de 49% des parts de la compagnie.

Le gouvernement portugais souhaite céder jusqu'à 49,9% du capital de la compagnie aérienne nationale TAP, a annoncé jeudi le Premier ministre Luis Montenegro en donnant le "coup d'envoi" d'une opération qui suscite l'intérêt l'ides compagnies européennes Air France-KLM, Lufthansa et du groupe IAG (British Airways et Iberia).

Cette privatisation, qui sera lancée formellement dans les prochaines semaines, prévoit "l'ouverture du capital à un ou plusieurs investisseurs à hauteur de 44,9%, et de 5% aux salariés", a-t-il précisé devant les médias, en se disant convaincu qu'il y aurait "beaucoup d'intéressés".

"Nous ne voulons pas continuer à jeter de l'argent dans un puits sans fond. Nous voulons que la compagnie soit rentable", a souligné M. Montenegro, bien que celle-ci ait renoué avec les bénéfices depuis 2022.

Renationalisée dans l'urgence en 2020 afin de surmonter l'impact de l'épidémie de Covid-19, TAP Air Portugal avait bénéficié d'une injection de 3,2 milliards d'euros de fonds publics en échange d'un plan de restructuration dont la mise en œuvre doit se terminer cette année.

La vente de 49,9% de son capital permettra de "sauvegarder le hub de Lisbonne"et "l'utilisation de toutes les infrastructures aéroportuaires du pays", a affirmé le Premier ministre.

La compagnie a dégagé l'an dernier un bénéfice de 53,7 millions d'euros, en chute de 69,7% par rapport à 2023, lorsqu'elle avait obtenu un résultat record de 177,3 millions d'euros.

TAP, première compagnie européenne pour les liaisons vers le Brésil, a transporté l'année dernière 16,1 millions de passagers, en hausse de 1,6%, un nombre toutefois encore inférieur au niveau de 2019, avant la crise sanitaire.

Le chiffre d'affaires du groupe a quant à lui atteint un niveau record de 4,2 milliards d'euros.

Le président français Emmanuel Macron a ouvertement appuyé la candidature d'Air France pour reprendre TAP Air Portugal, en se disant favorable à "une forme innovante de mariage" lors d'une visite au Portugal fin février, pour laquelle il était accompagné notamment par le directeur général du groupe Air France-KLM Ben Smith.