La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé dimanche la mort de 17 personnes, dont trois enfants, dans des frappes ou des tirs menés par l'armée israélienne à travers le petit territoire palestinien dévasté par plus de 20 mois de guerre.

Des dizaines de blessés ont également été transportés vers des hôpitaux après ces attaques, a affirmé à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de premiers secours.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations de la Défense civile.

M. Bassal a évoqué cinq frappes aériennes, menées selon lui par des drones ou des avions de chasse, ayant provoqué la mort de 16 personnes à travers l'ensemble du territoire assiégé.

"Deux enfants de la famille Azzam sont tombés en martyrs et plusieurs personnes ont été blessées lors d'un raid israélien mené à l'aube (vers 04H00, 01H00 GMT) sur une maison (...) dans le sud-est de la ville de Gaza", a-t-il précisé.

"Aucun avertissement préalable"

"Nous avons entendu une énorme explosion", a raconté à l'AFP Abdel Rahman Azzam, un proche de la famille qui réside dans le même quartier. "Les cris des enfants et des femmes ne s'arrêtaient pas. Ils ont bombardé la maison avec un missile sans aucun avertissement préalable", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, un jeune homme de 18 ans a été tué par des tirs israéliens alors qu'il attendait une distribution de nourriture dans le secteur d'al-Alam (sud), selon M. Bassal.

Israël a partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé au territoire palestinien début mars, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.

Un mécanisme de distribution d'aide piloté par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, a été mis en place, mais ses opérations donnent lieu à des scènes chaotiques et parfois meurtrières.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 4.000 blessées dans des longues files d'attente formées en vue d'atteindre divers centres de distribution d'aide humanitaire, depuis que la GHF y a commencé ses opérations fin mai.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dénoncé vendredi un système "militarisé" de distribution qui "tue des gens".

"Force extrême"

Dimanche, l'armée a ordonné l'évacuation de plusieurs quartiers du nord de la bande de Gaza, où elle affirme mener des opérations "d'une force extrême" contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Interrogée par l'AFP sur les faits rapportés par M. Bassal, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de les commenter, rappelant qu'elle mène des opérations contre le Hamas.

Après l'entrée en vigueur mardi du cessez-le-feu avec l'Iran, au terme de douze jours d'un conflit meurtrier, l'armée a annoncé se concentrer "de nouveau sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas".

Malgré l'intensification des opérations israéliennes, le président américain Donald Trump a assuré qu'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas était "proche" et pourrait intervenir dès "la semaine prochaine".

"Nous pensons que nous aurons un cessez-le-feu dès la semaine prochaine", a dit Donald Trump, qui avait déjà estimé mercredi que de "grands progrès" avaient été réalisés.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
L'attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, et 49 personnes enlevées ce jour-là sont toujours otages à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Plus de 56.412 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.