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Près de 200.000 personnes ont défilé samedi à Budapest, selon les organisateurs, une affluence sans précédent pour la marche des fiertés en Hongrie, face aux mesures d'interdiction du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.
"Nous estimons entre 180.000 et 200.000 le nombre de personnes présentes. Il est difficile d'évaluer le nombre exact car il n'y a jamais eu autant de monde à la Pride de Budapest", a déclaré à l'AFP la présidente de l'événement, Viktoria Radvanyi.
Le maire écologiste de Budapest, Gergely Karacsony, a également salué une mobilisation record. "Merci, Viktor Orban, d'avoir fait la promotion d'une société plus tolérante", a-t-il ironisé sur Facebook.

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Dans une ambiance festive, une foule immense a défilé samedi à Budapest, défiant l'interdiction par la police de la marche des fiertés, une régression inédite des droits LGBT+ dans l'UE. Les places et avenues le long du parcours étaient noires de monde, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le cortège s'est ébranlé vers 15H00 heure locale près de l'hôtel de ville de la capitale parée de couleurs arc-en-ciel, sous un soleil de plomb.
Parmi les nombreux manifestants, beaucoup racontent participer à leur première Pride, comme Zoltan, 66 ans. "Je suis fier d'être gay et j'ai très peur que le gouvernement veuille nous rabaisser. Je suis très surpris qu'il y ait autant de monde", confie-t-il, très ému.
"La liberté et l'amour ne peuvent être interdits!": le message s'affiche en grand dans une ville en pleine effervescence, sous la surveillance de la police sans tensions à ce stade.
Le dirigeant nationaliste Viktor Orban veut éviter les images de répression violentes: vendredi, il a écarté toute intervention des forces de l'ordre, tout en menaçant les gays, lesbiennes et transgenres de conséquences légales a posteriori. Car dans toute l'Europe, les yeux sont braqués sur ce pays de 9,6 millions d'habitants qui s'est attiré les foudres de la Commission européenne avec cette interdiction rappelant celles de Moscou en 2006 et d'Istanbul en 2015.
Pour Akos Horvath, étudiant bisexuel de 18 ans qui a fait deux heures de trajet et achète éventail et peinture pour se grimer le visage, "il ne s'agit plus seulement de représenter les homosexuels, mais de défendre les droits du peuple hongrois".