L’école, les amis et l’influence permanente des images retouchées sur les réseaux sociaux mettent souvent bien trop tôt la pression aux jeunes concernant leur apparence.
En fait, selon une étude, de nombreux jeunes ont une image déformée de leur corps et peuvent, dans le pire des cas, développer des troubles alimentaires. La puberté est déjà une période vulnérable : le corps change, ce qui déconcerte de nombreux adolescents.
Mais à cause des réseaux sociaux, des images corporelles irréalistes peuvent souvent être idéalisées. Un danger relativement nouveau, qui peut avoir de graves conséquences sur la santé, comme l’explique le Docteur Salima Aarab, pédopsychiatre : "Il y a des algorithmes automatiques qui génèrent énormément de contenus problématiques, avec des images glorifiant les troubles alimentaires ou même des défis. Et c’est effectivement un nouveau danger, qui n’existait peut-être pas à ce point il y a dix ou vingt ans, dans une phase où les adolescents sont déjà plutôt fragiles et déconcertés à cause de leur image corporelle."
C’est pourquoi la Direction de la Santé sensibilise depuis longtemps cette classe d'âge avec le projet "Bien manger – Bouger plus" afin de promouvoir une relation saine à l’alimentation.
Mais aussi pour attirer l’attention sur les dangers des réseaux sociaux, explique Anne Marx, coordinatrice à la Santé : "Nous voulons simplement promouvoir au mieux une alimentation équilibrée et, par exemple, lorsqu’on parle des troubles alimentaires, nous essayons vraiment de ne jamais parler de calories, nous parlons toujours uniquement des aliments, pour vraiment faire passer le plaisir d’une alimentation équilibrée. D'autant plus que sur les réseaux sociaux, il y a énormément de prétendus coachs qui donnent des conseils qui, dans le meilleur des cas, sont simplement faux et, dans le pire des cas, peuvent être vraiment, vraiment dangereux."
À cet âge, il est donc important de renforcer les compétences médiatiques des jeunes, comme le souligne le Docteur Aarab : "C’est pourquoi il est évidemment très, très important d’être attentif à ce danger en tant que parents, oui, mais aussi en tant que jeunes. Je pense que c’est un sujet essentiel dans le domaine de la compétence médiatique : attirer l’attention sur le fait que la manière dont les algorithmes fonctionnent n’est pas forcément la réalité. Mais aussi que les parents essaient beaucoup de parler avec leurs enfants de ces sujets, ce que sont les tendances actuelles, ou de les aborder régulièrement, et cela, de manière préventive, pour pouvoir intervenir avant que cela ne devienne très difficile."
Concernant la prise en charge des personnes concernées, le Docteur Aarab estime également qu’il y a des améliorations à apporter. Il faudrait surtout une approche pluridisciplinaire avec des psychiatres, des psychologues et des conseillers en nutrition dans des centres de référence afin d’aider les personnes concernées de manière plus efficace.