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Le virus H5N1, également connu sous le nom de grippe aviaire, est la terreur de tous les éleveurs de volaille.
Dans les pays limitrophes du Grand-Duché, des centaines de milliers d'animaux doivent être abattus. Au Luxembourg, seuls des cas isolés du virus ont jusqu'à présent été signalés chez des oiseaux migrateurs. Le virus semble y circuler massivement et le risque de propagation parmi les volailles domestiques est bien sûr élevé, selon le Docteur Félix Wildschutz, directeur de l'Alva, l'Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire. Cette dernière a déjà pris des mesures la semaine dernière pour maintenir ce risque aussi bas que possible.
Luc Emering possède 6.000 poules biologiques. Les panneaux solaires sous lesquels elles vivent, ont été récemment inaugurés, mais pour le moment, elles sont en quelque sorte assignées à résidence, juste pour leur bien:
"Tout d'abord, un séjour permanent n'est possible que dans les poulaillers fermés. Nous y avons également des jardins d'hiver, par exemple, afin qu'elles restent malgré tout en contact avec le climat extérieur, mais sans pouvoir en sortir. C'est la première mesure : comme je l'ai dit, qu'elles ne circulent pas. La deuxième mesure est que les personnes qui entrent dans le poulailler doivent changer en permanence de vêtements, désinfecter leurs bottes, etc., afin de garantir un niveau d'hygiène optimal."
Ces mesures sont nécessaires car le virus est extrêmement contagieux et peut survivre longtemps même en-dehors d'un animal infecté. Dans les excréments, sa survie peut dépasser un mois. En cas de contamination parmi des volailles domestiques, il ne reste qu'une possibilité, même en termes de bien-être animal :
"Si un cas est avéré, le virus se propage très rapidement d'un animal à l'autre, de sorte que, dans un tel poulailler, la mortalité augmente considérablement en quelques heures, voire quelques jours. Dans ce cas précis, que l'on ne souhaite vraiment à personne, l'abattage est effectivement la seule option, d'une part pour éviter aux animaux de trop souffrir et, d'autre part, pour contenir le virus autant que possible et éviter sa propagation."
Le docteur Félix Wildschutz affirme que son administration est préparée au pire scénario:
"S'il s'agit de petites entreprises ou éventuellement d'éleveurs amateurs, l'Alva peut bien sûr intervenir. S'il s'agit d'entreprises plus importantes et professionnelles, nous aurons recours à une société capable de procéder à ces abattages."
Les éleveurs professionnels espèrent que les mesures de précaution sont également respectées chez les particuliers, et l'Alva compte également sur la coopération des éleveurs amateurs :
"De nombreux éleveurs amateurs sont regroupés au sein d'une association, l'USAL. Nous sommes en contact permanent avec les responsables de cette association afin de sensibiliser leurs membres, au fait que dès qu'il y a suspicion, il convient de contacter immédiatement son vétérinaire. Et nous pourrons également effectuer une analyse pour éventuellement confirmer le cas."
Il n'existe pas encore de vaccin contre le virus H5N1. Un vaccin est actuellement testé en Europe, précise Félix Wilschutz. Des projets pilotes sont en cours en France, aux Pays-Bas et en Italie. Cependant, à court terme, donc ni cette année ni l'année prochaine, il ne sera encore possible de protéger les animaux contre la grippe aviaire.
En cas d'abattage d'animaux, l'État indemnise les personnes concernées, mais des éleveurs comme Luc Emering soulignent que cela représente une perte d'environ six mois. Pendant ce temps, le client aura probablement trouvé un autre endroit où se fournir.