Le déficit de la CNS ne devrait pas poser de souci à court terme. Mais d'ici un ou deux ans, la menace d'une hausse des cotisations pourrait revenir.

Les réserves de la Caisse nationale de Santé resteront au-dessus du seuil légal en 2025 et 2026, de sorte qu'il ne faudra pas encore procéder à une augmentation des cotisations.

Des dépenses supérieures aux recettes. La Caisse nationale de Santé souffre également d'un problème structurel. Selon les projections, elle affichera un déficit d'environ 119 millions d'euros cette année. Les réserves représenteront alors encore environ 17% des dépenses. Pour l'année prochaine, un déficit de 209 millions d'euros est attendu. En 2027, les réserves devraient passer sous le seuil légal de 10%.
 
"Dans tout ce que nous mettons en place, l'assuré ou le patient, sera au centre. Cela signifie qu'il n'est pas envisagé que le patient ne reçoive plus ce qu'il doit recevoir, mais que nous coordonnerons mieux les choses dans le sens de ce qui est utile et nécessaire", a souligné lundi Martine Deprez, la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, à l'issue de la réunion du comité quadripartite qui rassemblait toutes les parties impliquées dans la gouvernance et le fonctionnement de l'assurance maladie-maternité.

"Juste un début"

Concrètement, cela signifie que 60 millions d'euros devraient être économisés l'année prochaine grâce à des mesures diverses, et 140 millions d'euros les années suivantes. L'État augmentera sa contribution forfaitaire de 20 à 59 millions d'euros par an. Cela permettra notamment de couvrir une plus grande partie des coûts liés à la maternité et de ceux liés à la construction d'hôpitaux. Christophe Knebeler, membre du LCGB, se félicite de cette initiative:

"Car la loi devra encore être adaptée ultérieurement et nous devrions nous revoir en 2028 pour l'adapter. Cela va également dans le sens de notre revendication de limiter les dépenses qui ne relèvent pas de la Caisse nationale de Santé." Il ne s'agit toutefois que d’un début, car il y a d’autres points qui devront encore être discutés.

"Tout faire pour éviter des hausses de cotisations..." 

Les employeurs sont satisfaits. Le gouvernement, les employeurs et les syndicats ont pris leurs responsabilités et ont réalisé un effort collectif. C'est la preuve que le dialogue social fonctionne, estime Marc Wagener, directeur de l'Union des entreprises luxembourgeoises. Mais il est également conscient qu'il reste encore beaucoup à faire pour résoudre le problème structurel de la CNS. Une trentaine de mesures doivent maintenant être mises en œuvre, avec une augmentation des cotisations qui se profile toutefois à l'horizon. Si ce n'est pas l'année prochaine, cela risque d'être le cas en 2027. Le taux est actuellement de 5,6%. En 2027, il pourrait être porté à 5,85%, a déclaré Martine Deprez.
 
"Je pense que nous devons tout faire cette année et l’année prochaine pour éviter des augmentations de cotisations ou les maintenir à un niveau aussi bas que possible", a ajouté Marc Wagener.

L'AMMD confirme la résiliation de la convention avec la CNS 

Les médecins ont confirmé lors de la réunion quadripartite qu'ils résilieront la convention avec la CNS dans les prochains jours ou semaines. Ils espèrent ainsi plus de concessions tarifaires, ainsi que des réformes, notamment pour fournir davantage de services extrahospitaliers. Ces mesures pourraient également contribuer à améliorer la situation financière de la CNS, affirme le Docteur Chris Roller, président de l'AMMD, l'Association des médecins et médecins-dentistes.

Les médecins estiment que les recettes ne sont pas utilisées à bon escient. "Nous sommes tous d'accord pour dire que les prestations dispensées en ambulatoire coûtent environ un tiers de ce qu'elles coûtent à l'hôpital. À moyen terme, ce serait donc certainement une solution pour faire des économies."

Concernant les réformes, l'AMMD souhaite formuler des propositions concrètes aux responsables politiques. La ministre de la Santé, Martine Deprez, a proposé un "entretien formel" à l'AMMD afin de discuter de leurs revendications.