© Domingos Oliveira
Précisément en ces temps de guerres et de crises partout dans le monde, le Grand-Duché doit devenir plus résilient, estime la Chambre de Commerce.
La Chambre de Commerce a examiné ce qui rend le monde d'aujourd'hui si peu sûr. Il s’agit évidemment des guerres et du changement climatique, mais aussi du vieillissement de la population ou des tendances populistes de droite en politique, qui proposent des solutions simples à des problèmes complexes. La solution, permettant au Luxembourg de mieux se positionner, est livrée directement par la Chambre de Commerce.
Le mot-clé: la productivité. Cette dernière n’a pas progressé de manière substantielle ces dernières années et le Luxembourg ne sera donc plus en mesure de suivre la cadence internationale à court ou à long terme. L’Europe a globalement perdu en compétitivité par rapport aux Etats-Unis. C’est essentiellement dû à un manque d’investissements et d’innovations en Europe.
Une enquête menée auprès des entreprises au Luxembourg a montré que près des deux tiers des entreprises investissent dans l'innovation, mais peu. Selon Christel Chatelain de la Chambre de Commerce, il reste dès lors une marge de progression:
"On a donc environ la moitié des entreprises qui ont innové, qui ont consacré moins de 5% de leur chiffre d'affaires à l'innovation. Et la plupart des entreprises ont vu leurs investissements dédiés à l'innovation soit rester stables, donc pour environ 55% d 'entre elles, soit même diminuer pour 10 %. Et seulement un tiers des entreprises ont augmenté leurs investissements dans l 'innovation au cours des trois dernières années."
Pourtant de nombreuses entreprises qui ont emprunté de nouvelles voies, ont ressenti un effet immédiat sur leur productivité :
"Parmi celles qui disent avoir innové au cours de ces trois dernières années, 55 % d'entre elles disent avoir eu un effet sur la productivité. Donc on voit les bienfaits de ce que l'innovation peut apporter. On a aussi une amélioration de la qualité des biens, une amélioration de la rentabilité. Donc l'innovation doit être poussée pour accroître la productivité luxembourgeoise et la productivité des entreprises en général."
Les premières préoccupations des entreprises restent cependant le manque de main d’œuvre qualifiée et les coûts salariaux. Un tiers d’entre elles s’inquiètent de facteurs tels que les taux d’intérêt. Plus d’un quart des entrepreneurs qualifient les nombreuses réglementations à respecter de défi pour leur entreprise.
Malgré tout, le directeur de la Chambre de Commerce, Carlo Thelen, continue de se montrer positif :
"Même si nous avons des coûts élevés au Luxembourg, il existe des possibilités de vendre des produits très innovants dans le monde entier et nous poursuivons notre politique de diversification. Nous considérons là des secteurs tels que l'Intelligence Artificielle, la défense mais aussi la Healthtec, la Fintech, les écotechnologies, la logistique et surtout notre économie des données. Nous y voyons vraiment des secteurs dans lesquels le Luxembourg possède de nombreux atouts et ils contribuent au fait que nous pouvons envisager l'avenir de manière plus positive, même s'il existe des facteurs d'incertitude partout autour de nous."
En outre, il y a toujours un environnement stable au Luxembourg, tant sur le plan politique que financier, avec un gouvernement fonctionnel et des processus de réforme en cours.
L’une des réformes les plus importantes, selon la Chambre de Commerce, est la simplification administrative. C’est pourquoi elle élabore actuellement pour le gouvernement une liste avec des propositions concrètes, qui faciliteraient énormément la vie des entreprises.



