La médecine et la science se concentrent encore trop sur l'homme alors que les problèmes qui concernent les femmes sont toujours liés à un certain tabou.

La Chambre des députés s'est penchée ce jeudi sur des sujets qui concernent la santé des femmes: cancers du sein et de l'utérus, dépression après l'accouchement, endométriose... Le domaine est vaste et les partis politiques regrettent que, de nos jours, les efforts se concentrent encore davantage sur la santé des hommes et que les sujets qui concernent les femmes sont parfois passés sous silence.

La députée DP Carole Hartmann, qui est à la base de cette discussion, est revenue sur le cas d'Adam et Eve afin de développer que les particularités de la femme sont encore ignorées jusqu'à aujourd'hui. Le "gender-datagap" dans le monde de la science est un fait. Selon elle, les femmes sont encore trop exclues des développements en matière de médicaments et les effets secondaires sur leur santé manquent de recherches conséquentes.

Le DP salue en revanche l'arrivée de nouveaux appareils pour effectuer les mammographies dans les hôpitaux et que l'âge de début de dépistage du cancer du sein ait été abaissé à 45 ans. Cela étant dit, le parti libéral trouve inacceptable que certaines femmes doivent attendre des mois pour obtenir un rendez-vous médical. Carole Hartmann a répété que son parti s'était positionné en faveur d'une externalisation des mammographies afin que ces examens puissent être effectués dans des cabinets privés, aux mêmes conditions que dans les hôpitaux.

Pour Taina Bofferding (LSAP), l'endométriose reste compliquée à diagnostiquer. La députée socialiste a même parlé de son cas personnel à la Chambre afin de souligner l'attente d'un diagnostique. Elle était persuadée qu'il était normal d'avoir autant mal, et pourtant. Elle insiste aussi sur le fait que les concernées doivent pouvoir en parler en public.

En ce qui concerne la disponibilité des gynécologues, la députée Djuna Bernard a fait un rapide point sur la situation: une attente de plusieurs mois déjà et près de la moitié des spécialistes qui seront en âge de prendre leur retraite dans dix ans. Elle a également demandé des statistiques sur les dépressions post-natales, qui n'existent pas au Luxembourg.

Martine Deprez, ministre de la Santé, a répondu que l'encadrement de la femme après l'accouchement était pris très au sérieux dans toutes les maternités du pays. Elle n'a cependant pas pu fournir de réponses face à la baisse de la participation au programme de mammographie, en précisant qu'une analyse était en cours.

La ministre est également restée assez vague quant à l'externalisation des appareils de mammographies dans les cabinets privés, tout en précisant que des réflexions étaient en cours et que, de nos jours, chaque centre hospitalier était équipé de deux appareils dont un qui peut immédiatement effectuer une biopsie. Enfin, Martine Deprez a déclaré que les femmes touchées par un soupçon de cancer du sein ne devraient pas devoir attendre des mois pour un examen.