Lundi, Christophe Hansen, commissaire européen désigné, a passé avec succès son audition devant la commission de l'agriculture et du développement rural du Parlement européen.

L'audition du candidat luxembourgeois au portefeuille de l'agriculture et de l'alimentation aura finalement duré plus de trois heures, au terme desquelles le député CSV a convaincu son auditoire en obtenant la majorité des deux tiers nécessaires.

Après sa prestation, une déclaration liminaire suivie d'un long échange de questions-réponses, le commissaire désigné à l'agriculture et à l'alimentation, a été vivement applaudi et félicité par de nombreux collègues. Christophe Hansen est arrivé devant la presse luxembourgeoise satisfait, mais aussi fatigué. 
 
"C'était dur, je dois dire. Il y a eu plus de 50 questions. Plusieurs sont revenues à plusieurs reprises. C'est évidemment difficile: certaines questions durent une minute et il y a en fait cinq questions en une, mais vous avez seulement deux minutes pour répondre à toutes." 

 
L'éventail était effectivement large, allant de questions concrètes sur l'accord commercial avec les Etats d'Amérique du Sud, jusqu'à la production européenne de tofu. La plupart du temps, Christophe Hansen a pu fournir une réponse fondée. Il a totalement convaincu l'eurodéputé libéral Charel Goerens
 
"Il a été parfait. C'était une performance impeccable. Il maîtrise parfaitement ses dossiers et il peut jongler d'un sujet à l'autre. Sa longue expérience d'eurodéputé lui a beaucoup apporté."
 
Et comme l'a rappelé le député européen socialiste Marc Angel, "l'agriculture, c'est son domaine."

Lors de son audition, Christophe Hansen s'est souvent référé à son histoire familiale, une famille d'agriculteurs. Il sait mieux que personne à quel point les obstacles administratifs peuvent être gênants et à quel point les marges sur différents produits sont faibles. Des choses qu'il faudrait changer, estime Christophe Hansen, auquel une question tient particulièrement à coeur:
 
"La question de la santé mentale dans le secteur. Mon frère, qui était agriculteur, est mort dans un accident l'année dernière parce qu'il était cruellement surmené, parce que parfois il n'arrivait pas à joindre les deux bouts Cela m'a un peu sorti du concept, je dois le dire très clairement. C'est un problème qui existe. Ces gens travaillent sept jours sur sept, souvent 15 à 16 heures par jour. Ils n'ont pas de vacances, comme beaucoup en connaissent. A un moment donné, un burn out est inévitable. Nous devons maîtriser cela. Les gens ne veulent jamais en parler. Mais c'est un gros problème et c'est aussi la raison pour laquelle de nombreuses personnes ne veulent plus travailler dans ce secteur.“ 

Actuellement en Europe, seuls 10% des agriculteurs ont moins de 40 ans. Un problème générationnel. Il faut aider en augmentant les investissements dans le secteur. Les mêmes standards doivent être appliqués aux importations qu'aux produits locaux. Il faut augmenter la production régionale et locale.

RTL

© Pierre Jans

L’ultime étape est à présent l'élection par les députés européens de l’ensemble du collège des commissaires, prévue lors de la session plénière du 25 au 28 novembre à Strasbourg.