Pour le député de gauche Marc Baum, la montée de l'extrême droite en Europe est surtout due aux inégalités qui augmentent.

"Les gens se sentent désormais exclus de la société, et les partis d'extrême droite leur fournissent des réponses autoritaires qui pointent du doigt un bouc émissaire bien défini", explique l'invité de RTL.

Déi Lénk n'ont pas l'intention d'adopter des positions plus critiques ou conservatrices au Luxembourg, à l'instar de Sahra Wagenknecht en Allemagne qui s'est séparée du parti Die Linke: "une politique de gauche doit toujours viser l'émancipation de l'homme, ses conditions de vie", relate Marc Baum qui est d'avis que toutes les mesures du gouvernement CSV-DP pour combattre la pauvreté "ne sont pas mauvaises, même si les personnes qui touchent le salaire minimum ont encore du mal à joindre les deux bouts".

Il pose une question fondamentale dans toutes les discussions: "le salaire que l'on touche pour son travail suffit-il à mener une vie décente ?" Même si le SMIC est assez élevé au Luxembourg, les loyers et les prix de l'immobilier posent toujours problème: "il s'agit d'une problématique qui dure depuis des décennies, un certain laisser-faire dans la construction qui a pour conséquence la situation que l'on connaît de nos jours. L'État et les communes ont complètement abandonné leurs responsabilités".

Le parti déi Lénk propose une politique fondamentalement différente: un service public fort, du travail revalorisé et une augmentation de l'imposition du capital, même si ce dernier peut échapper aux impôts en quittant le Luxembourg, mais le député sait que le pays est aussi connu pour ses taux d'imposition relativement bas, ce qui réduit le risque d'évasion fiscale du capital.

Alors que le gouvernement soutient l'idée que la place financière est "une vache à lait qu'il faut bien nourrir", le député pense en revanche qu'"une vache dont on ne s'occupe pas de manière optimale avec une traite correcte finira par tomber malade".

L'épineux dossier Caritas

Pour Marc Baum, la manière dont le gouvernement et l'église catholique s'occupent du dossier Caritas n'est pas satisfaisante. C'est pour cette raison que le député arborait fièrement au Cercle Cité un t-shirt floqué du texte "Caritas" lors de la visite du pape jeudi dernier: "le Premier ministre Luc Frieden ne peut pas juste s'extirper aussi facilement de cette situation", fulmine le député.

Il condamne fermement "leur tentative de se débarrasser de toutes les responsabilités et de faire semblant que rien n'est de leur faute, tout comme l'archevêque. Les personnes qui font partie du comité de crise sont tous des proches du DP et du CSV, des cercles économiques qui ont tout appris chez PwC et qui tentent, à nouveau, de contourner le droit du travail avec la nouvelle structure HUT".

Le député est d'avis qu'il est donc compliqué de créer de nouvelles conventions sur ces bases. Les collaboratrices et collaborateurs de HUT ne doivent pas être les victimes collatérales d'un putsch contre l'État social, toutes les autres responsabilités devront être clarifiées par la justice, sans oublier les banques qui, selon l'invité de RTL, "ont joué un rôle dans cette affaire".

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