La galère ne fait que commencer pour les frontaliers qui empruntent d’habitude le train, privés de leur transport de prédilection cet été. RTL Infos est allé à leur rencontre.
‘Deux places pour Thionville !” Des agents des CFL qui s’égosillent, des travailleurs pressés qui se ruent vers le premier bus… L’ambiance est plutôt tendue aux abords de la gare de Luxembourg. 
 
Ce lundi 15 juillet, les travailleurs frontaliers ont expérimenté les premiers bus de substitution mis en place entre la France et le Luxembourg pour pallier l’arrêt du trafic ferroviaire entre les deux pays jusqu'au dimanche 11 août en raison de travaux sur les voies.
Plus de deux heures au lieu de 40 minutes
RTL Infos a tendu le micro à ces travailleurs contrariés mais résignés. En gare de Luxembourg mardi en fin d’après-midi, les premières réactions étaient plutôt grinçantes. “C'est un vrai plaisir !, lance cette jeune femme avec ironie. Ce matin, au lieu de prendre 40 minutes de mon domicile à mon travail, j'ai mis deux heures dix.”
Plus loin, une employée tire un bilan implacable des deux premiers jours d’expérimentation : “C'est mon deuxième jour et demain, je ne viens pas travailler parce que c'est trop compliqué. J'arrive en retard au boulot, alors c'est trop compliqué.”
Pourtant, force est de constater que les bus pour Thionville sont nombreux. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Une jeune fille en partance pour Hettange-Grande, dont le trajet est déjà rallongé de 40 minutes, est contrainte d’attendre une heure pour un prochain bus.
Certains sont plus philosophes : “Le trafic routier nous fait perdre du temps, c'est le seul inconvénient. Sinon, on est quand même assis, on est bien, c’est confortable, on se repose, ça va.”, “Si on commence à perdre patience au tout début, on est mal barrés.”
“C’est l’enfer”
Les frontaliers en provenance de Thionville que nous avons croisés ne cachaient pas leur amertume au sujet de l’organisation côté français.
“C'est l'enfer, affirme cette frontalière. On arrive le matin à 6h15 à Thionville. Le premier bus part à 6h35. Ici à Luxembourg, on a le choix entre plusieurs bus. Ça a toujours été mieux organisé au Luxembourg qu'en France, hein, c'est pas nouveau."
Une situation pénible qui va durer un mois. Et les ennuis ne seront pas terminés puisqu'une seconde période de coupure de la circulation des trains perturbera les trajets vers la France et le sud du pays, durant un mois supplémentaire à compter du lundi 12 août. Aucun train ne circulera entre Bettembourg et Luxembourg jusqu'à la mi-septembre.
De quoi faire réfléchir certaines personnes : “Ça ne fait que deux mois que je suis frontalière, avant je travaillais à Thionville, donc j'avais dix minutes de route pour aller au travail, et là, c'est vrai que je me dis, waouh, c'est vraiment galère. Avoir ça au quotidien, effectivement, il faut mettre ça dans la balance, mais ça pèse lourd.”