L'ambiance n'est pas la meilleure au lycée Josy Barthel depuis quelques temps. Désormais, certains enseignants claquent la porte face au comportement de la direction.

Un "grand malaise" a été décrit et dénoncé par 80 enseignants en novembre 2023, une "conséquence de dysfonctionnements internes et problèmes de communication" au sein du lycée Josy Barthel à Mamer (LJBM). Ce malaise a également été communiqué au ministère de l'Éducation, selon des informations récoltées par RTL.

Le ministre a ensuite réagi à cette problématique, un "life coach" à l'écoute du personnel qui se sent harcelé et également un coaching pour la direction ont été introduits à Mamer, mais cela n'a pas résolu tous les problèmes puisqu'un enseignant a confié à RTL que la situation autour de la communication et l'organisation ne s'est pas améliorée. Ce témoin, qui souhaite rester anonyme mais dont l'identité est connue par nos journalistes, n'y va pas de main morte avec la direction du lycée: il parle d'une ambiance toxique, de pression subie par le personnel pour "des bêtises", de plusieurs genres de harcèlement, de manque de respect, d'une mauvaise guidance et d'une communication catastrophique.

Ces propos ne semblent pourtant pas trop exagérés puisqu'un récent sondage du SEW, le syndicat des enseignants de l'OGBL, vient confirmer ce malaise, malgré le coaching: 89% de la centaine d'enseignants font état d'une situation tendue ou très tendue. Nos confrères de la radio 100,7 ont cité la porte-parole du syndicat Vera Dockendorf avec ces mots: "nous étions nous-mêmes assez stupéfaits de voir à quel point l'ambiance est mauvaise au lycée".

Résultat des courses: une partie des professeurs du lycée Josy Barthel vont changer d'établissement, même s'ils préféreraient rester à Mamer. Selon nos informations, une dizaine devraient quitter le bateau, dont quelques-uns étaient présents depuis les débuts du lycée qui vient de fêter son 20e anniversaire.

RTL

Le ministère confirme plusieurs départs mais apporte une certaine nuance dans les chiffres: "huit enseignants veulent quitter le LJBM à la fin de l'année scolaire, ce qui est un peu plus que la moyenne nationale, mais tout à fait comparable à d'autres lycées. En outre, 12 enseignants ont présenté une candidature pour rejoindre le lycée de Mamer".

Une situation qui n'aurait aucun impact sur la rentrée puisque l'organisation scolaire et la qualité des cours du LJBM seraient assurés. Le ministère, dans un mail envoyé à RTL ce vendredi, tente de rassurer en précisant que cette situation n'est pas extraordinaire avec chaque année des changements d'établissement autour de 1%, "un taux très faible par rapport à l'ensemble du corps enseignant", et pour des raisons qui peuvent varier d'une personne à l'autre.

Le ministre Claude Meisch a cependant parlé d'un "malaise" dans l'établissement concerné, et même d'une situation "préoccupante", chez nos confrères de la Radio 100,7.

La députée Francine Closener (LSAP) a d'ailleurs posé une question parlementaire au ministre afin de savoir ce qu'il compte faire pour remédier à cette situation. Une personne concernée a indiqué à RTL que "il y a trop de choses qui se sont produites qui ne devraient pas exister dans la sphère pédagogique, donc il faut des mesures et surtout en tirer des conséquences".

Un autre enseignant qui a accepté de nous livrer sa version des faits sous couvert d'anonymat critique surtout la communication entre la direction et le personnel: "ils ont parfois de bonnes idées, mais ils n'arrivent pas à nous les transmettre de la bonne manière. Je souhaite également quitter l'établissement et d'autres collègues ont déjà fait savoir qu'ils ne toléreraient plus un tel mépris de la part des responsables. Il faut cependant souligne que l'ambiance entre les enseignants et les élèves se passe bien, il ne faut pas tout dramatiser non plus". 

Afin de tenter d'améliorer la situation, le ministère souhaite mettre en place une "Commission des plaintes", une mesure qui ne semble pas convaincre les personnes concernées qui craignent une année supplémentaire de perdue et la fuite d'autres enseignants, les "rebelles", qui ne représentent pas la cause du problème.

Comme déjà évoqué par un autre témoin, ni les élèves ni leur formation ne sont impactés par les tensions qui règnent entre les enseignants et la direction.

Selon une autre source contactée par RTL, le bien-être des enseignants au Luxembourg devrait à nouveau être analysé par une nouvelle étude réclamée par les syndicats, après une première tentative dont les résultats n'ont pas réellement été communiqués aux principaux concernés.