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C'est un grand changement dans le système hospitalier: à partir de mardi, les deux grands hôpitaux de Luxembourg-ville assurent des gardes parallèles des urgences de 7h00 à 17h00 en semaine.
Il s'agit d'une réaction du secteur de la Santé aux longs délais d'attente auxquels sont confrontés les patients aux urgences. Jusqu'à présent, le Centre Hospitalier et les Hôpitaux Robert Schuman assuraient une garde alternée. Des inconnues subsistent mais les responsables du CHL et des HRS promettent des améliorations.
Qui assure les urgences dans la capitale? C'est une question qu'il n'est désormais plus nécessaire de se poser, en tout cas en semaine et pendant la journée. La personne qui a besoin d'une aide médicale urgente, peut décider elle-même dans quel hôpital elle se rend, le Centre Hospitalier ou l'hôpital du Kirchberg.
Attendre trop longtemps trop souvent
C'est un grand changement, admet la directrice des soins au CHL, mais c'était indispensable. Les patients devaient trop souvent attendre trop longtemps, selon Monique Birkel: "Les insatisfactions avaient un lien avec les passages sur une journée. Jusqu'à 270, ce qui est vraiment beaucoup. Ensuite une étude a été menée par une commission interministérielle. Des mesures y ont été décidées. L'une d'elles était de faire faire aux deux hôpitaux une garde de 24 heures sur 24 dans la région Centre. Au niveau national, cela signifie que nous sommes passés de trois à quatre urgences."
Uniquement de 7h00 à 17h00 du lundi au vendredi
Le Nordspidol et l'hôpital à Esch ont déjà un service d'urgences qui fonctionne 24 heures sur 24. Ce n'est pas encore tout à fait le cas à Luxembourg-Ville. Dans un premiers temps, les deux services d'urgences vont uniquement fonctionner en parallèle de 7h00 à 17h00 du lundi au vendredi. Les nuits et les week-ends, les urgences sont toujours assurées en alternance par le CHL et les HRS.
La problématique du nombre de lits
L'homologue de Monique Birkel aux Hôpitaux Robert Schuman, Christian Kirwel, n'est pas certain que les patients vont effectivement se répartir uniformément entre les deux hôpitaux:
"Il se peut que l'activité se détende, que les gens se rendent à 50 % chez nous et à 50 % au CHL. Cependant, il est également possible qu'un hôpital ait plus à faire. C'est pourquoi nous espérons pouvoir faire un bilan dans trois ou six mois et dire à la tutelle où se trouvent les problèmes. Peut-être aurons-nous besoin de plus de personnel, de plus de matériel ou de plus de lits."
Les lits peuvent devenir un problème. Dans ce domaine, ni le CHL, ni les HRS ne peuvent prédire comment ils vont s'adapter à ce changement de système. Monique Birkel sait toutefois que le nombre de lits préoccupe d'ores et déjà les hôpitaux.
"Nous avons de toute façon une activité et un taux d'occupation de nos lits très élevés. Cela crée un encombrement au niveau des urgences. C'est la raison pour laquelle les patients doivent souvent attendre. Ils restent donc aussi plus longtemps dans le circuit. Nous pensons qu'avec les gardes parallèles nous arriverons aussi à une continuité au niveau des lits. Hospitaliser 20 patients quotidiennement est plus facile qu'en hospitaliser 40 un jour et aucun le lendemain."
Nouveau rythme pour le personnel aussi
Le rythme de travail va changer pour le personnel des deux hôpitaux. Christian Kirwel, directeur des soins aux Hôpitaux Robert Schuman: "Un tel changement fait toujours un peu peur. Nous avons longtemps travaillé sous ce régime. Maintenant arrive quelque-chose de nouveau. Mais nous n'aurons pas chaque jour le double de travail que ce que nous avions jusqu'à présent. Nous avons évidemment évalué cela avec nos services."
Le personnel pourra progressivement s'adapter à des horaires de travail plus réguliers, souligne Monique Birkel du CHL. A l'horizon 2024, les deux hôpitaux de la capitale assureront en effet tous les deux un service d'urgences 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.