De nouveaux détails ont surgi dans l'affaire d'Esch, où un homme avait été frappé et grièvement blessé par des policiers.

A la mi-février, un policier a méchamment frappé un étranger à Esch. Les blessures de la victime sont graves. tel est le résultat des recherches du journaliste de RTL Radio, Nico Graf.

L'affaire avait été rendue publique par un communiqué du parquet, qui fournissait peu de détails. On a appris depuis que cinq policiers étaient passés devant le juge d'instruction et qu'un policier avait été placé en détention, parce qu'une personne avait été maltraitée et blessée.

Entretemps, l'affaire a fait le tour des milieux policiers.

Dans un café, un individu en état d'ébriété avancée "importunait" les autres clients, comme l'avait écrit le parquet dans son communiqué. Après un coup de fil à la police, cinq policiers plutôt jeunes étaient arrivés sur place et avaient emmené l'homme. Ce dernier était tellement ivre qu'ils se sont demandé s'ils ne pouvaient pas simplement le placer en cellule de dégrisement. Pour savoir à quoi s'en tenir, ils l'ont emmené à l'hôpital d'Esch.

Fracture de la mâchoire et grave blessure à l'oeil

Au CHEM, le médecin a dit que l'homme pouvait aller en cellule de dégrisement. Quand les policiers sont sortis de l'hôpital avec l'homme, les faits se sont passés dans la zone attribuée aux ambulances. L'un des policiers a donné un coup de poing en plein visage à la victime avec une telle violence qu'il lui a brisé la mâchoire et l'a blessée à l'oeil. Malgré ses blessures, ils l'ont emmenée et enfermée, puis ils ont rédigé leurs rapports.

Le lendemain matin, la relève a découvert l'homme. Il baignait dans son sang à l'intérieur de la cellule et devait être examiné par un médecin. En ce qui le concerne, on ignore encore si l'homme conservera la vue ou s'il sera aveugle de cet oeil. La victime, grièvement blessée, a porté plainte.

Incident filmé par des caméras de surveillance

Ensuite a débuté l'enquête de la police de la police. L'Inspection générale de la police a évidemment demandé à l'hôpital ce qui s'était passé cette nuit-là. Elle a constaté que des caméras de surveillance de l'hôpital avaient filmé et enregistré en partie l'incident dans la zone des ambulances, Et elle a constaté qu'on y entend que leurs collègues disent autre chose et ont écrit autre chose dans leurs rapports que ce que les images montrent.

C'est cela qui explique ce qui s'est passé ensuite. Perquisitions chez les cinq policiers un matin à 6h00 et interpellations au commissariat, d'où ils sont emmenés menottés vers la prison de Schrassig. Ils y resteront une nuit. Pour le boxeur présumé, la détention sera prolongée. Un mandat de dépôt a été décerné à son encontre. Les cinq policiers ont été suspendus.

Toujours des questions

Il reste de nombreuses questions. Pourquoi le policier a-t-il frappé si violemment cet homme? Il n'y a aucun mobile connu pour l'instant. Pourquoi les autres policiers ont-ils couvert leur collègue? Il se dit qu'il aurait été le chef du groupe. Esprit de corps mal compris et obéissance, encore aujourd'hui?

La victime est un homme d'une quarantaine d'années, un étranger, un réfugié syrien qui a fui la guerre et s'est fait briser la mâchoire à Esch.