L'homme de 35 ans qui a renversé plusieurs personnes mercredi avec sa voiture sur l'île d'Oléron a déclaré "avoir suivi les ordres d'Allah" lui demandant de faire "un sacrifice", a déclaré jeudi le procureur de La Rochelle, écartant néanmoins toute dimension "jihadiste".

Le suspect, qui "déclarait s'être tourné vers le catholicisme dans un premier temps, puis s'être converti récemment à l'islam, seul et à l'aide des réseaux sociaux", a cherché à "attenter à la vie de sept personnes en moins de 30 minutes", a souligné devant la presse Arnaud Laraize.

Cinq personnes, âgées de 22 à 69 ans, ont été blessées au final, dont deux grièvement qui sont toujours hospitalisées, leur situation médicale restant "particulièrement préoccupante" selon le magistrat.
Au terme de sa garde à vue vendredi matin, le mis en cause sera présenté à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen pour tentatives d'assassinats, a ajouté le procureur de la République.

L'homme a prononcé Allah Akbar "à de très nombreuses reprises" lors de son interpellation, alors qu'il tentait de prendre la fuite dans un champ après avoir incendié son véhicule, à l'intérieur duquel une bonbonne de gaz et une lame de couteau de 35 centimètres ont été retrouvées par les enquêteurs.

Devant les enquêteurs, ce trentenaire célibataire et sans enfants a dit "avoir souhaité mourir en s'immolant", sans réussir à faire exploser la voiture qui appartenait à son père.

"Dans sa dernière audition, il déclarait entendre des bruits bizarres dans sa tête depuis quelque temps et faisait part de sa volonté d'être interné", a relaté Arnaud Laraize, précisant qu'une expertise psychiatrique réalisée durant la garde à vue avait retenu une altération du discernement au moment des faits.

Décrit comme polytoxicomane et sous l'emprise de cannabis lors de son périple criminel, il a tenu devant les enquêteurs des propos "qui manquent de cohérence, marqués de troubles de la personnalité".

En l'absence de liens établis avec des organisations terroristes ou des personnes connues des services de renseignement spécialisés, ou de consultation de propagande jihadiste, le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi du dossier.