La campagne "En sport-santé aussi une ardeur d’avance" évalue la condition physique des élèves de cinquième et sixième primaire.

La Province de Luxembourg ne relâche pas la pression. Depuis 1991, elle scanne la condition physique de ses adolescents pour coller le plus possible à sa devise: "une ardeur d’avance".

L’action a évolué au fil du temps. Réservée dans un premier temps aux élèves de 6e année primaire (12 ans), elle est étendue depuis 2023 à ceux de 5e aussi (11 ans). Elle est désormais organisée à Libramont pendant une semaine avec la HERS (Haute Ecole Robert Schuman) comme partenaire. Ils étaient 3.000 jeunes de 150 écoles à se tester sur des ateliers à la mi-octobre. Des tests physiques mais aussi cognitifs permettent de cartographier un peu mieux la santé des jeunes de la province.

"L’idée est de sensibiliser les parents et les élèves à pratiquer une activité physique, sportive, en santé de manière régulière et d’avoir un comportement sain tout au long de leur vie de tous les jours", explique Bruno Meunier, responsable du secteur sport à la province.

Le mot "santé" a pris une dimension bien plus large que par le passé puisque le bien-être, la nutrition et l’hydratation notamment sont des notions prises en compte.

"Une attention a été aussi portée sur la santé mentale puisque des psychologues de première ligne ont proposé aux enfants des activités dans ce sens. L’objectif était de sensibiliser et d’amener les enfants à réfléchir sur cette santé mentale et ce qui contribue à leur bien-être. Bien manger est aussi une priorité", confessait Stefan De Mul, député provincial en charge de la Santé, qui rappelait au passage que la Croix-Rouge était un partenaire de l’action et que les circuits courts étaient priorisés.

Légère baisse d’aptitude

Cette action éphémère ne reste pas sans lendemain puisque ces tests nourrissent une étude sur la littératie physique dont les premières analyses ont été présentées en avril dernier. Un projet soutenu à hauteur de 75.000 euros par la Province de Luxembourg.

Une légère baisse d’aptitude a été constatée ces dernières années. "Ça permet notamment de mesurer quel est l’impact de la campagne sur des structures extérieures, nos partenaires comme les écoles, les centres sportifs locaux et les partenaires santé", expliquait Benoît Vercruysse de la Haute Ecole Robert Schuman.

"L’objectif de cette collecte d’informations est de faire un état des lieux sur l’évolution de la condition physique des élèves entre 2004 et 2022. Il est aussi de poursuivre l’analyse des données en secondaire pour pouvoir suivre les comportement sportifs et de santé des jeunes. Les résultats de ces études peuvent avoir un impact sur la santé publique et l’éducation. Ils permettent aux différents acteurs impliqués dans l’éducation des enfants de s’engager dans des projets pour tenter d’infléchir les résultats", ponctuait le député De Mul.

Pour aller encore un peu plus loin dans le diagnostic, il est envisagé d’étendre encore un peu plus cette action aux plus jeunes élèves afin d’avoir un angle d’attaque bien plus large. Il faudra, pour cela, se donner les moyens de ses ambitions dans un contexte économique qui ne favorise pas toujours cette prise d’initiative, mais la Province de Luxembourg ne semble pas disposée à déposer les armes dans cette croisade.