Les jours passent et les histoires de décharges sauvages se multiplient près des frontières. Cette fois en France, à Rédange, où des riverains dénoncent le dépôt de nombreux immondices.
À Rédange, la consternation et la colère se mêlent après la découverte d'une nouvelle décharge sauvage. De nombreux détritus ont été entreposés ces deux dernières semaines sur un terrain privé en bordure de la départementale 326, qui serpente depuis Tiercelet jusqu'à la liaison Micheville.
Le collectif J'aime Ma Forêt, déjà auteur d'un nettoyage de décharge sauvage à Audun-le-Tiche, a publié des images montrant des centaines de kilos de poubelles, de produits polluants, d'huiles de moteur, de plastiques, d'amiante... Des immondices qui s'accumulent sur près de deux mètres de haut et plusieurs dizaines de mètres de long, au point de déborder du terrain privé sur le chemin communal. Sur place, notre photographe nous confirme avoir même aperçu d'imposants rats autour des déchets, dont se dégageait une forte odeur.
"Un de nos membres a vu un camion venir déposer son chargement. Le conducteur a assuré qu'il avait l'autorisation du propriétaire" confie Gautier Berera, qui fait partie du collectif. "On a prévenu tout le monde, on a fait connaître cette décharge pour alerter la population, mais il n'y a pas grand-chose qui puisse être fait pour l'instant" regrette-t-il.
Un discours partagé par le maire, Daniel Cimarelli, qui confirme avoir contacté la gendarmerie mais dit ne pas pouvoir porter plainte. "Les décharges de ce type sont nombreuses près de la frontière, mais ici, c'est au propriétaire de dénoncer ces agissements" explique-t-il.
"Ce qui est sûr, c'est que ces camions ne viennent pas du coin. La route est neuve, l'accès est facile, c'est très compliqué de surprendre ceux qui déchargent ces déchets. Il faudrait que la douane soit plus présente dans le secteur..." glisse-t-il. Un cadenas a bien été déposé sur la barrière qui marque l'entrée du chemin, mais celui-ci a été laissé... Ouvert.

© Domingos Oliveira / RTL
Pour le collectif J'aime Ma Forêt, ce n'est qu'un épisode de plus dans la pollution du secteur frontalier. "On ne peut pas nettoyer tous les week-ends" déplore Gautier Berera. "Mais on peut alerter les habitants et les autorités, qui y prêtent plus attention." Ce que confirme le maire: "Je pense que les riverains sont très vigilants maintenant, la presse en parle, les auteurs de ces dépôts ne devraient plus revenir." Difficile pourtant de croire que d'autres décharges sauvages ne vont pas faire leur apparition dans la région.