Le sort des 760 salariés de l'aciériste Novasco, en redressement judiciaire, pourrait être scellé mercredi par la justice, appelée lors d'une nouvelle audience à dire si l'entreprise est reprise au prix d'une casse sociale importante, ou si elle met tout bonnement la clé sous la porte.

Les deux repreneurs potentiels de l'ex-Ascométal ont commencé à être entendus dans la matinée par la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg, qu'ils espèrent convaincre que leurs offres sont sérieusement financées.

Il s'agit de l'industriel français Europlasma et d'un consortium d'investisseurs français réunis autour de Julien Baillon, à la tête de la PME ardennaise Métal Blanc, reçus à partir de 09H30 en audience non publique.

Quelques dizaines de salariés, venus en autocar depuis le site d'Hagondange, se sont rassemblés devant le palais de justice de Strasbourg, où la CGT a installé une tente et sert du café. "Quoi qu'il arrive, ce sera une mauvaise journée pour les salariés", a dit aux journalistes Yann Amadoro, délégué syndical CGT du site mosellan. La décision, qui s'annonce "catastrophique" ou "extrêmement catastrophique", devrait être rendue en fin de semaine, selon lui.

"On sait très bien que pour nous, Hagondange c'est fini", a résumé David Grosse, élu CGT. "On va se battre pour notre usine encore, tant qu'on peut, (pour) des accompagnements dignes", a-t-il poursuivi. "On est en deuil, on ne sait pas trop où on va aller", a commenté pour sa part son collègue Amar Mokrani.

Europlasma propose de reprendre les sites de Saint-Etienne, Custines (Meurthe-et-Moselle) et Leffrinkoucke près de Dunkerque (Nord). Le principal, l'aciérie électrique d'Hagondange, pourrait l'être aussi mais au prix de licenciements massifs - seuls 75 emplois seraient sauvés, sur les 450 actuels.

Le consortium autour de Métal Blanc, en revanche, n'a proposé de reprendre que le site des Dunes, à Leffrinkoucke.