La sélection de Coupe Davis veut poursuivre son ascension

Entre un match pour la montée et un autre pour le maintien, on y perdrait son latin dans ces zones de transit devenues le pain quotidien des équipes de Coupe Davis. On retiendra que le Luxembourg reste sur deux victoires face à l’Afrique du Sud il y a un an à Lallange puis en Slovénie en septembre dernier qui lui ont permis de retrouver un étage qu’il avoisinait au temps de sa splendeur en 2007. Mais puisque l’ascenseur est rapide, autant profiter de la sensation qu’il procure. Celui emprunté par Gilles Muller et son équipe s’est arrêté sur les hauteurs de Bogota, à 2.600 m d’altitude. Ce sera l’une des premières difficultés  à affronter dans ce duel inédit face à la Colombie. «Ça n’a rien de comparable. Il faut trouver son rythme respiratoire et apprivoiser la trajectoire de balles qui n’ont pas de pression. J’ai joué plusieurs fois dans ces conditions en Amérique du Sud. C’est pour le moins particulier», admet Gilles Muller qui a pris ses précautions en arrivant avec son équipe une semaine à l’avance.

L’autre obstacle, c’est bien sûr l’adversaire. Une équipe colombienne qui a bien sûr choisi la terre battue comme surface et que l’on pensait presque injouable sur le papier avant qu’Alejandro Falla, son capitaine, ne dévoile ses cartes. Et dans son jeu, il ne pourra pas compter sur Daniel Galan, le meilleur joueur du pays quasi certain d’apporter deux points à son équipe sur l’ocre qu’il chérit. Le 79^e joueur mondial a choisi de se concentrer sur sa carrière professionnelle et zappera le rendez-vous de Coupe Davis comme beaucoup d’autres joueurs l’ont fait à un certain moment de leur carrière. On pense à Gilles Muller mais aussi au Belge David Goffin, absent lui aussi des débats ce week-end.

Voilà qui rééquilibre sensiblement les forces en présence. D’autant plus que le double mythique formé par Robert Farah et Juan-Sebastian Cabal, vainqueur de deux tournois du Grand Chelem en 2019 (Wimbledon et US Open) vient de tirer sa révérence.

Mejia-Rodesch pour ouvrir le bal

«On ne partait pas favori au départ mais le Luxembourg s’est toujours fondu à merveille dans ce rôle d’outsider. Puis la Colombie va devoir assumer son rôle de favori» confiait le capitaine Gilles Muller qui a reconduit la même équipe qu’en septembre dernier avec l’éternel Gilles Kremer. «Gilles a montré aux Masters qu’il était toujours compétitif et c’est un plaisir de bosser avec lui.» Un petit nouveau s’est toutefois ajouté au casting. «J’ai voulu prendre un cinquième élément compte tenu des conditions sur place. On ne sait jamais. J’ai pris Aaron Gil qui habite au Luxembourg depuis qu’il a six ans. Il vient de prendre son deuxième point ATP.»

Devant, ce sont toujours Alex Knaff et Chris Rodesch qui conduiront le bateau. Le serveur-cogneur, qui poursuit ses études aux USA, est en manque de résultats ces derniers mois. Il a rejoint directement ses camarades en Colombie. Pas de quoi inquiéter «Mulles». «Chris est capable de se remobiliser pour un événement ponctuel comme la Coupe Davis et de sortir le meilleur de lui-même.» Il faudra qu’Alex Knaff, impérial en Slovénie, sorte un récital de ce niveau. «Sa dernière sortie à Esch-sur-Alzette n’était peut-être pas la plus aboutie mais le timing n’était pas idéal. Je sais qu’avec trois semaines d’entraînement intensif, il sera compétitif», affirme le capitaine.

En face, c’est Nicolas Mejia, 411^e joueur mondial, qui conduira l’équipe locale. Avec un deuxième joueur, Adria Barrera, classé dans le Top 600 mondial et deux joueurs de double (Nicolas Barrientos et Cristian Rodriguez) qui figurent dans le Top 100 de la spécialité, la Colombie partira néanmoins favorite sur ses terres.

Premiers éléments de réponse ce vendredi à 13h à Bogota (19h au Luxembourg).

Le programme

Vendredi

13h: Nicolas Mejia (ATP 411) - Chris Rodesch (ATP 648) suivi de Adria Soriano (593) - Alex Knaff (500)

Samedi

11h : Nicolas Barrientos-Cristian Rodriguez - Alex Knaff-Chris Rodesch suivi de Nicolas Mejia- Alex Knaff puis de Adria Soriano- Chris Rodesch