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Un rapport co-rédigé par plusieurs ONG britanniques alerte sur la présence de glyphosate dans plus d'une dizaine de marques de tampons hygiéniques. Ce constat s'avère d'autant plus inquiétant que le pesticide incriminé est loin d'être la seule substance nocive décelée dans les protections périodiques.
Les fabricants de tampons, serviettes et autres protections menstruelles ont encore d’énormes progrès à réaliser pour préserver la santé des personnes menstruées.
Un nouveau rapport réalisé par plusieurs ONG britanniques révèle la présence de glyphosate dans une quinzaine de marques de tampons hygiéniques commercialisés au Royaume-Uni.
Selon leur enquête, des niveaux de concentration de ce pesticide (considéré comme probable cancérogène pour l’humain) peuvent aller jusqu’à 0,004 mg/kg... soit quarante fois plus que la limite légale pour l'eau potable au Royaume-Uni ! L’une des hypothèses évoquées expliquant comment ces substances se retrouvent dans des produits tels que des protections périodiques est que le glyphosate a pu s’infiltrer dans les désherbants utilisés dans les champs de culture de coton.
Face à ce constat, les ONG à l’origine de l’enquête recommandent de mettre en place un système de réglementation assorti d'un processus de test afin de garantir l'absence de pesticides dans les produits d'hygiène périodique. "Les femmes, les jeunes filles et les personnes qui ont leurs règles utilisent en moyenne 11.000 produits menstruels jetables au cours de leur vie. Malgré l'utilisation prolifique de ces produits, l'impact potentiel sur la santé des substances chimiques qu'ils peuvent contenir reste largement ignoré”, rappelle une publication sur le site internet de Pesticide Action Network, ONG britannique co-autrice du rapport.
Cela fait désormais plusieurs années que les ONG et les scientifiques nous alertent sur la composition toxique des protections menstruelles. En juillet 2024, une étude américaine a révélé la présence de plusieurs métaux lourds (arsenic, cadmium, chrome, plomb, vanadium) dans 24 marques de tampons vendues en Europe et aux États-Unis. D’autres études plus anciennes ont été réalisées, notamment en France. En 2019, le magazine 60 millions de consommateurs tirait la sonnette d'alarme dans un essai comparatif effectué pour vérifier la présence de composés chimiques dans les protections périodiques. Les résultats signalaient la présence de résidus de plusieurs substances nocives, à l’instar des phtalates, des dioxines et… du glyphosate.