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Vous culpabilisez dès lors que vous ingérez le moindre bonbon ou pâtisserie ? Vous devriez pourtant vous interroger davantage quand vous sirotez votre soda ou votre jus de fruits préféré. Car des scientifiques suédois ont découvert que les boissons sucrées présentaient un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires, alors que ce n'est pas du tout le cas pour les friandises ingérées de façon occasionnelle (on dit bien occasionnelle !).
Que ce soit sous forme de saccharose, de fructose ou encore de maltose, toutes les formes de sucres doivent être consommées de façon mesurée, si l'on en croit les autorités sanitaires. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) recommande précisément de ne pas ingérer plus de 100g de sucres par jour, hors lactose et galactose, et pas plus d'un verre de boisson sucrée.
De son côté, l'Organisation Mondiale de la Santé recommande de limiter la consommation de sucres à 10% au maximum de l'apport énergétique total. En somme, cela revient à avaler 50 g de sucre quand les repas quotidiens totalisent 2000 kcal.
Alors que le magazine 60 millions de consommateurs alerte depuis de nombreuses années sur les dangers des sucres cachés dans une somme d'aliments, rendant d'autant plus compliqué de vérifier son apport quotidien en sucre, une étude suédoise qui vient de paraître dans la revue scientifique Frontiers in Public Health bouscule les vérités que l'on croyait bien établies à ce propos, comme celles d'éviter à tout prix les friandises.

Les sodas et les jus de fruits sont consommés régulièrement mais cachent beaucoup de sucre. / © AFP
Les conclusions sont bien plus nuancées et relancent une nouvelle fois le sujet du trop-plein de sucres contenus dans les boissons sucrées, dont les jus de fruits. On savait déjà que ce type de liquides contenait des proportions de sucres supérieures aux normes de l'Organisation Mondiale de la Santé, et qu'il valait mieux croquer dans une pomme plutôt que de boire son jus.
Mais cette nouvelle étude menée auprès de quelque 70.000 Suédois, suivis durant 22 ans à partir de 1997, tire la sonnette d'alarme quant aux effets néfastes des boissons sucrées, jugées pires que tout autre forme de sucres y compris les friandises.
L'explication est somme toute logique : "les sucres liquides, présents dans les boissons sucrées, procurent généralement moins de satiété que les formes solides. Ils vous font sentir moins rassasié, ce qui peut conduire à une surconsommation" analyse Suzanne Janzi, doctorante à l’Université de Lund et auteure de cette étude.
En fait, cette analyse révèle combien il ne s'agit pas de pointer le sucre dans son ensemble, mais bien de cerner la façon dont les glucides sont présents dans un aliment - et donc consommés. "Ce contraste surprenant souligne l’importance de prendre en compte non seulement la quantité de sucre consommée, mais aussi sa source et son contexte", ajoute ainsi la scientifique. Le risque est on ne peut plus sérieux, puisqu'on parle de développer des maladies cardiovasculaires. C'est le cas pour tous les sucres, mais encore davantage pour les jus de fruits, sodas et autres boissons sucrées. Précisément, on s'expose au danger de l'anévrisme, de l'accident vasculaire cérébral ou d'insuffisance cardiaque.
Et si cette étude réhabilite la consommation occasionnelle (on dit bien occasionnelle ! ) de friandises, les chercheurs suédois ont aussi remarqué qu'une consommation trop peu riche en sucres est également néfaste pour la santé. "Ces résultats suggèrent qu’une consommation extrêmement faible de sucre pourrait ne pas être nécessaire ou bénéfique pour la santé cardiovasculaire", ajoute le docteur Janzi. Au final, les chercheurs ont estimé dans un communiqué que "les risques les plus élevés d’effets négatifs sur la santé se sont produits dans la catégorie de consommation la plus faible de friandises. La consommation occasionnelle de friandises était associée à de meilleurs résultats que l’absence de friandises".
Pour autant, mollo sur les bonbons ! Car de précédentes études, toujours menées par 60 millions de consommateurs, avaient bien démontré la quantité de colorants, d'additifs et même de nanoparticules dans certaines friandises. Bref, point trop n'en faut.