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Le procureur de la République de Mont-de-Marsan Olivier Janson a fait le point sur l'enquête concernant la blessure par balle de Kendji Girac qui s'est produite lundi.
Le procureur a notamment confirmé que le pronostic vital du chanteur avait bien été engagé par les secours sur place qui ont retrouvé la victime assise sur une chaise à l'extérieur, seulement vêtue d'un caleçon. Le médecin légiste a constaté une blessure provoquée par un tir a bout touchant. Le procureur de la République confirme que le coup aurait probablement été tiré depuis l'intérieur de la caravane, à proximité du corps de la victime.
Plusieurs fois le terme d'"accident" a été répété dans le camp près de Biscarrosse, une version confirmée par la victime elle-même quelques heures après la découverte de l'incident par les autorités. "Il n'y a rien d'autre, j'ai manipulé l'arme seul et le coup est parti tout seul" a raconté le chanteur. L'arme a finalement été retrouvée un peu plus tard à quelques dizaines de mètres du camp dans un roncier grâce à l'aide du père de Kendji Girac par téléphone. En revanche, le chargeur n'était pas trouvable, il a été récupéré par un oncle du chanteur dans une autre caravane, tout comme l'étui de l'arme.
Une expertise concernant l'arme a été réalisée: il s'agit d'un pistolet à répétition 1911 Remington très répandu dans le monde du grand banditisme à l'époque mais moins utilisée de nos jours. L'objet présente un mauvais état d'entretien, mais l'expert a bien confirmé que l'arme est en parfait état de fonctionnement.
En conclusion, un accident ou un tir intempestif est jugé impossible. Kendji Girac connaît plutôt bien l'utilisation des armes, étant actif dans un club notamment dans un club en Suisse, ce qui confirmerait davantage cette conclusion.
Revenu d'une soirée passée au casino avec des proches entre 23h et minuit au camp, l'enquête se penche désormais sur les quelques heures qui suivent puisque le coup de feu a été tiré soit vers 5h du matin soit 5h30, selon les différents témoignages. Les divergences concernent également son état d'alcoolémie durant la soirée ou pendant la journée, mais les analyses ont confirmé une consommation d'alcool "excessive" et une prise de cocaïne quelques heures avant le tir.
Sa femme a expliqué que, malgré certaines tensions dans le couple, ou une addiction devenant plus accrue avec le temps à l'alcool, Kendji Girac n'a jamais été violent envers elle. Elle précise qu'il semblait très excité dimanche et qu'il voulait "boire de manière excessive". Il est enfin rentré dans la caravane vers 2h30 en faisant beaucoup de bruit. Sa femme lui fait remarquer qu'il a réveillé leur fille et lui demande de quitter la caravane.
Après s'être isolée dans la chambre suite à plusieurs disputes, elle entend un coup de feu et sent "une odeur de fer". Elle ne sait pas comment il est sorti de la caravane. Le chanteur est entouré par un groupe d'hommes et elle ne pourra pas ou peu lui parler.
Elle confirme qu'il avait déjà évoqué des tendances suicidaires par le passé et elle souligne n'avoir vu personne d'autre dans la caravane au moment du tir.
Changement de version
La piste d'une tentative de suicide semble donc très probable, Kendji Girac n'était pas assis au moment du tir, cela a été confirmé par une autre analyse balistique. La version d'un tir effectué par un tiers n'est donc pas compatible avec les expertises réalisées.
Dans sa dernière audition, le chanteur a expliqué avoir eu peur de voir sa femme quitter le foyer conjugal, et avoir voulu "simuler" un suicide et ne se souvenant pas que l'arme était chargée, ce qui s'est donc soldé par le tir à bout "touchant", également confirmé par le médecin légiste. Il a également expliqué être sorti seul de la caravane avant de s'effondrer par terre à l'extérieur.
Étant fortement alcoolisé, la victime a expliqué ne pas savoir que faire pour éviter une séparation et ne pas avoir vérifié si l'arme était chargée. L'état dans lequel il se trouvait peut expliquer partiellement l'incident.
Kendji Girac a déclaré aux enquêteurs "assumer ce qu'il a fait, tout en le regrettant fortement", a indiqué jeudi le procureur de Mont-de-Marsan Olivier Janson. "Il indique assumer ce qu'il a fait tout en le regrettant extrêmement fortement. Il maintient qu'il s'agit d'une simulation au suicide", a déclaré le magistrat. "Je lui ai expliqué que cette explication lui appartenait et que le travail judiciaire s'arrêtait".
Kendji Girac a également tenu à remercier les équipes judiciaires, policières et des secours et a tenu à communiquer ses "regrets" à ses fans et à toute sa communauté pour laquelle le sujet du suicide est "tabou".