
Une cour de récréation d'une école privée de Maisons-Laffitte (Yvelines) jugée trop bruyante restera interdite d'accès le temps d'une médiation entre l'établissement et des habitants du quartier / © AFP/Archives
Une cour de récréation d'une école privée de Maisons-Laffitte (Yvelines) jugée trop bruyante restera interdite d'accès le temps d'une médiation entre l'établissement et des habitants du quartier, a indiqué jeudi la cour d'appel de Versailles.
"Les parties ont accepté de recourir à une médiation afin de résoudre à l'amiable le litige les opposant", a indiqué la juridiction dans un communiqué.
Dans une décision rendue le 15 mai, le tribunal judiciaire de Versailles avait donné deux mois à l'école Montessori "Les Rayons de Soleil" pour cesser l'utilisation de cette parcelle de 500 mètres carrés, invoquant des "nuisances sonores" pour les voisins immédiats pour lesquelles l'école n'a justifié "d'aucune démarche" afin de les faire cesser.
Le tribunal avait donné raison à un syndicat de copropriétaires en s'appuyant notamment sur un cahier des charges datant de... 1834.
Depuis la rentrée, la centaine d'enfants de cette structure bilingue privée, dont les classes vont de la maternelle au CM2, ne peut plus accéder à cette cour.
L'établissement a fait appel et demandé en référé (procédure d'urgence) l'arrêt de l'exécution provisoire de la décision de première instance.
"La procédure de référé et la procédure d'appel sur le fond sont suspendues pendant le cours de la médiation", a précisé la cour d'appel de Versailles, ce qui signifie que la cour de récréation va pour l'heure rester inaccessible aux élèves.
Contactés par l'AFP, les avocats de l'école et des voisins n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
Sur X, le ministre de la Justice démissionnaire Gérald Darmanin s'est "félicité" de "cette décision qui offre une chance de sortir par le haut de ce conflit".
"L'amiable peut être une voie d'apaisement et de bon sens dans une situation qui apparaît bloquée", a-t-il fait valoir, rappelant avoir plaidé pour ce mode de règlement des conflits dans la première circulaire de politique civile adressée aux chefs de cour et de juridictions, en juin.
"Je ne commente pas une décision de justice", mais cette affaire "pose un certain nombre de questions", a réagi de son côté auprès de l'AFP la haute commissaire à l'Enfance Sarah El Haïry.
"Comment peut-on, en 2025, considérer que les bruits joyeux de la récréation sont une nuisance à bannir?, s'est-elle interrogée. "À force de céder à la logique du +No Kids+, on construit une société qui veut des enfants silencieux, invisibles, aseptisés", a-t-elle poursuivi, avant d'en appeler à "une solution rapide, respectueuse des enfants et des riverains".