Un groupe d’orques a fait des dégâts le long des côtes portugaises samedi. Deux embarcations ont été percutées par ces cétacés, entraînant le naufrage de l’une d’elles.

La scène a été filmée par des plaisanciers et partagée par le média portugais Correio da manhà. Les passagers du voilier ont pu être secourus par une autre embarcation touristique. "Ils avaient besoin de soutien et ont été sauvés", mais aucun n’a été blessé, a précisé l’Autorité maritime nationale portugaise dans un communiqué.

Peu après, un deuxième voilier naviguant non loin de Fonte da Telha, plus au sud, a été lui aussi aux prises avec des orques. Le bateau, avec cinq personnes à bord, a également été percuté, et a perdu son gouvernail. Parti à la dérive et endommagé, il n’a toutefois pas coulé et a été pris en remorque vers le port d’Oeiras.

Les moyens de secours dépêchés sur zone par les autorités ont assuré la sécurité des passagers et le retour de l’embarcation touchée. Le phénomène n’est pas nouveau sur la côte ouest de la péninsule ibérique, où les attaques de cétacés sont régulièrement signalées par les autorités locales.

Ils font ça... pour jouer!

Ces rencontres entre orques et navires ont toujours existé, mais elles se sont multipliées ces dernières années. De Gibraltar jusqu'au sud de la Bretagne, plus de 800 contacts ont été recensés depuis 2020. Des interactions parfois violentes, mais qui n'auraient rien à voir avec des attaques, selon Thomas Le Coz, capitaine de Sea Shepherd France, qui étudie ces orques depuis deux ans.

"C'est vraiment un comportement de jeu. C'est un comportement qui est observé à d'autres endroits avec d'autres orques, d'autres populations dans le monde. La différence ici, c'est qu'elles poussent le jeu un petit peu trop loin et ça va jusqu'à casser les bateaux", explique le spécialiste.

Les fautifs un peu trop joueurs constituent un seul groupe de récidivistes : une trentaine d'orques qui auraient pris l'habitude d'attaquer les gouvernails dans la région. "Eux, dans leur groupe, se sont passé l'info et maintenant, effectivement, dès qu'ils voient un bateau, ils ont tendance à jouer avec", souligne Olivier Adam, bioacousticien à la Sorbonne Université.