
© Unsplash
Scène insolite dans un hypermarché Auchan: une chorale improvisée a résonné entre les rayons, organisée par des salariés et délégués syndicaux. Leur but ? Soutenir un collègue sanctionné en 2023 pour avoir chanté "trop fort" pendant ses heures de travail.
L’affaire remonte à deux ans: un quadragénaire, chargé de remplir les rayons entre 4 h et 8 h du matin, avait l’habitude de siffloter ou d’entonner des mélodies pour égayer sa tâche. Problème : la direction a jugé son volume "incompatible avec les conditions de travail", lui infligeant une mise à pied d’un jour.
Le salarié a saisi les prud’hommes, qui lui ont donné raison… avant qu’Auchan ne fasse appel.
Une mobilisation en musique
Pour dénoncer cette sanction perçue comme "absurde" et "liberticide", ses collègues ont décidé de passer à l’action. Samedi dernier, ils ont interprété des classiques français dans les allées du magasin, transformant l’hypermarché en scène éphémère.
"Si chanter dérange aujourd’hui, demain ce sera siffler, ou même discuter entre collègues !", s’indigne un délégué syndical cité par France 3 Hauts-de-France et Ici Nord.
"Droit à la bonne humeur" au travail
Au-delà de l’anecdote, l’affaire soulève une question: jusqu’où une entreprise peut-elle réguler les comportements individuels ?
Pour les salariés mobilisés, cette sanction envoie un message inquiétant: "On criminalise la joie au travail". Le service communication d’Auchan, lui, reste silencieux pour l’instant.