Certaines personnes qui travaillent en relation avec le secteur culturel se sont vues refuser l'aide de 5.000 euros.

Ils sont une poignée à Luxembourg: ni artistes, ni intermittents, ni employé d'un lieu culturel public... Ce sont des indépendants ou des très petites entreprises de la culture: manager de projets culturels, programmateur, agent, conseillers...

Le secteur de la culture a été un des premiers à fermer ses portes lors des décisions de confinement et sera un des derniers à les rouvrir au vu de l'importance du public qu'il accueille.

Ils sont confrontés à une incompréhension de leur travail et de la structure même du secteur culturel par les décideurs qui tranchent les dossiers de demande d'aide par le prisme de cases à cocher et de formulaires à remplir.

Or ces entrepreneurs culturels n'entrent pas vraiment dans les cases. Le ministère de la Culture a mis en place des aides pour les artistes et les intermittent, mais ce n'est pas leur cas.

Se tournant vers le ministère des Classes moyennes pour obtenir l'aide non-remboursable de 5.000 euros, plusieurs se sont vu répondre "votre entreprise exerce une activité commerciale ou artisanale qui n'a pas été obligée d'arrêter ses activités"... Une impasse donc.

severine

"C'est vrai qu'en théorie, on peut continuer à travailler. Mais avec qui, pour quels projets, pour quand... Je ne peux pas proposer mes services à des centres culturels ou des galeries fermés ou à des artistes qui ne savent pas quand ils vont pouvoir jouer", fustige Séverine Zimmer, à la tête de Service for Creative, en charge de management de projets culturels.

Même son de cloche chez Michel Welter, en charge de la programmation de l'Atelier. Certes, la société qui gère la salle elle-même a pu toucher une aide, mais A Prom, en charge des concerts et de la programmation se l'ai vue refuser. "Alors qu'il est impossible de programmer quoi que ce soit".

atelier

Quand à la deuxième aide proposée aux PME et indépendants, elle dépend de la perte de chiffre d'affaires des mêmes mois de l'année précédente. "La culture ne fonctionne pas comme ça. Je ne facture pas pas mois mais par projet, il est impossible de comparer...", détaille Séverine qui va écrire aux différents ministres concernés pour plaide sa cause et celle de ses collègues.

LE MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE RÉAGIT

Par la voix de son porte-parole, Damien Valvasori, le ministère de l'Économie a répondu à nos sollicitations pour éclaircir ces propos. "A Prom n'a pas pu recevoir l'aide demandée car le bénéficiaire économique, l'Atelier, est le même", explique-t-il.

Il précise aussi que le calcul de référence à la perte de chiffre d'affaires est liée à la moyenne annuelle de 2019, pas à des mois spécifiques.

Il signale enfin qu'une nouvelle aide de 3.000 à 4.000 euros non-remboursable est accordée aux indépendants.