Des agents de la Brigade de recherches et d'intervention près de la prison de Dijon. / © ARNAUD FINISTRE / AFP
Un des deux détenus évadés jeudi de la prison de Dijon a été arrêté en Saône-et-Loire vendredi tandis que l'autre, "potentiellement dangereux" reste en fuite, a indiqué le parquet.
Le détenu retrouvé est "très probablement" le plus vieux des deux, âgé de 32 ans, "sous réserve de la vérification formelle de son identité", a indiqué dans un communiqué le procureur à Dijon, Olivier Caracotch.
L'autre détenu évadé, âgé de 19 ans et considéré comme "potentiellement dangereux" est toujours en fuite.
Annonçant peu avant cette arrestation, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a adressé sur X ses "félicitations à la BRI (Brigade de recherches et d'intervention, ndlr) et à la police judiciaire de Dijon".
"Près d'une centaine de fonctionnaires de police" restent mobilisés, selon le parquet de Dijon, "pour parvenir à l'interpellation de la seconde personne en fuite", a ajouté le procureur.
Ce détenu, âgé de 19 ans, est considéré comme "potentiellement dangereux". Malgré son jeune âge, il a déjà été condamné à une dizaine de reprises pour des violences aggravées et enlèvement notamment. Il était en détention provisoire après avoir été mis en examen pour tentative d'assassinat et association de malfaiteurs.
Evasion "à l'ancienne"
Ce jeune majeur est "potentiellement dangereux", avait précisé jeudi à l'AFP Paul-Edouard Lallois, procureur de la République à Montbéliard (Doubs), où est instruit son dossier.
Incarcéré à de "très nombreuses reprises alors qu'il était mineur", il est "dans le registre de la criminalité organisée" et est soupçonné d'avoir participé à "un règlement de comptes sur fond de narcotrafic" à Montbéliard, après avoir été recruté pour exécuter un "contrat criminel", avait-il détaillé.
L'autre détenu âgé de 32 ans retrouvé vendredi en Saône-et-Loire, était également en détention provisoire, pour "des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe", selon le parquet de Dijon.
Les prisonniers se sont évadés tôt jeudi matin, "à l'ancienne", selon les syndicats pénitentiaires, en sciant les barreaux de leurs cellules avec de simples lames de scie à métaux.
"L'hypothèse la plus probable" est que ces lames aient été livrées par drone, selon M. Caracotch, qui a rappelé que, il y a peu, le tribunal de Dijon avait condamné un individu pour des livraisons par drone dans cette prison, "notamment de lames de scie".
Vétuste, la maison d'arrêt, située proche du centre-ville, n'est pas couverte de filets antidrones.
Une fois sortis de leurs cellules, les détenus ont utilisé des draps pour couvrir les fils de lames de rasoir habillant le premier mur d'enceinte et ainsi l'escalader pour arriver dans la cour de la prison. Ils n'avaient plus alors qu'à sortir "par le porche du site pénitentiaire", selon M. Caracotch.
Ce porche s'ouvre le matin pour laisser entrer le personnel, ont indiqué plusieurs sources proches du dossier.