La fin éventuelle de la guerre en Ukraine ne devrait pas être décidée sans l'Ukraine, déclare Xavier Bettel, ministre des Affaires étrangères, dans une interview accordée à RTL.

De son côté, Donald Trump a accusé dimanche les dirigeants ukrainiens de ne faire preuve "d'aucune gratitude" envers les États-Unis, alors qu'il tente d'imposer un accord pour mettre fin au conflit, contesté par Kiev.

Dans un message sur Truth Social, le président américain s'en prend également aux Européens, "qui continuent d'acheter du pétrole à la Russie" et à son prédécesseur Joe Biden, qu'il accuse d'inaction au début du conflit.

Le président Volodymyr Zelensky a estimé dimanche que le plan américain visant à mettre fin à la guerre avec la Russie pouvait inclure les "perspectives ukrainiennes", après des réunions en Suisse entre Ukrainiens, Américains et Européens.

"Il semble que les propositions américaines pourraient inclure un certain nombre d'éléments basés sur les perspectives ukrainiennes et essentiels pour les intérêts nationaux de l'Ukraine", a indiqué M. Zelensky sur X.

Réaction de Xavier Bettel

Les frontières internationales ne peuvent être modifiées par la force, et quelle que soit la manière dont une paix puisse être négociée dans le conflit ukrainien, l'Ukraine doit être partie prenante aux discussions, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, samedi.

Responsables ukrainiens, américains et européens se retrouvent ce dimanche à Genève pour discuter du plan de Donald Trump pour l'Ukraine, qui fait craindre à Kiev une capitulation forcée.

RTL

Xavier Bettel se félicite de tout effort visant à mettre fin à la guerre, y compris l'initiative américaine. Cependant, selon le ministre luxembourgeois, le plan de paix américain proposé contiendrait des éléments que l'Ukraine jugerait, à juste titre, inacceptables.

"C'est vraiment très, très, très compliqué. Comme toujours, j'ai l'impression que l'Union européenne est laissée à la porte, c'est-à-dire que les Américains tentent de négocier quelque chose et que les Européens devront payer la facture. Cela commence à m'agacer. Le principe devrait être : rien sur l'Ukraine, sans l'Ukraine. Or, j'ai le sentiment qu'on s'apprête à imposer un diktat aux Ukrainiens. J'espère que les prochains jours permettront aux Ukrainiens, ainsi qu'à plusieurs pays européens, de faire pression sur le président Trump afin qu'il adopte des positions plus raisonnables, c'est-à-dire aucune récompense pour la Russie et une humiliation pour les Ukrainiens", a expliqué Xavier Bettel au micro de RTL.

Le Premier ministre allemand, Friedrich Merz, a également tenu des propos similaires. On ne peut pas mettre fin à une guerre sans consulter les pays concernés. L'accord de l'UE est également nécessaire. Si l'Ukraine venait à perdre ce conflit et à s'effondrer, cela aurait des répercussions sur l'ensemble de la politique européenne, voire sur tout le continent, selon Friedrich Merz.

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