
Le président américain Donald Trump salue le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'un sommet sur Gaza à Charm el-Cheikh, le 13 octobre 2025 / © POOL/AFP
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a libéré lundi les 20 derniers otages israéliens encore en vie retenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens, au quatrième jour de cessez-le-feu conclu sur la base du plan du président américain Donald Trump.
Otages contre prisonniers

Un combo de photos créé le 13 octobre 2025 après leur diffusion par l'armée israélienne montre les 20 otages vivants libérés par le Hamas / © Israeli Army/AFP
En vertu de l'accord annoncé la semaine dernière par Donald Trump, les 20 derniers otages israéliens vivants ont été libérés et ont regagné Israël.
Le Hamas a remis à Israël via la Croix-Rouge les corps de quatre otages morts en captivité à Gaza. Le mouvement islamiste palestinien doit encore remettre les dépouilles de 24 autres otages.
L'annonce des libérations a provoqué des scènes de liesse sur la place des Otages à Tel-Aviv.
En contrepartie, Israël a relâché 1.968 prisonniers palestiniens.

Un prisonnier palestinien libéré enlace un proche à son arrivée en bus dans le sud de la bande de Gaza, le 13 octobre 2025 / © AFP
Plusieurs bus transportant les prisonniers libérés ont été accueillis par des foules en liesse à Ramallah en Cisjordanie occupée, et à Khan Younès dans la bande de Gaza.
Ovation pour Trump à la Knesset

Le président américain Donald Trump s'adresse au Parlement israélien, la Knesset, à Jérusalem, le 13 octobre 2025 / © POOL/AFP
Lors de sa visite éclair à Jérusalem, Donald Trump a été accueilli au Parlement par une longue ovation des députés israéliens.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu l'a qualifié de "meilleur ami qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche".
M. Trump a remercié les médiateurs du monde arabe et musulman et salué la fin d'un "long cauchemar" pour les Israéliens comme pour les Palestiniens. Il a également appelé les Palestiniens à "se détourner pour toujours de la voie du terrorisme".
Grâce à Netanyahu ?

Le président américain Donald Trump (G) serre la main du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Knesset, à Jérusalem, le 13 octobre 2025 / © AFP
Donald Trump a suggéré devant la Knesset qu'une grâce soit accordée à Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption.
"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? (...) Qu'on le veuille ou non, il a été l'un des plus grands présidents en temps de guerre, vraiment l'un des plus grands. Et les cigares et le champagne, franchement, qui s'en soucie ?"
Paix avec l'Iran ?
M. Trump a par ailleurs déclaré que ce serait "formidable" de faire la paix avec l'Iran, devant le Parlement israélien.
"Nous sommes prêts" à un accord "quand vous le serez", a-t-il lancé à l'adresse des Iraniens.
Sommet sur Gaza en Egypte
Le président américain a ensuite co-présidé à Charm el-Cheikh en Egypte au côté du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, un sommet international sur Gaza.
Il a proclamé lundi un "jour formidable pour le Moyen-Orient", tandis que M. Sissi s'est félicité d'"une nouvelle ère de paix et de stabilité" et annoncé une conférence pour la reconstruction de Gaza.
Le Hamas et M. Netanyahu n'ont pas participé au sommet.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, présent à la réunion, a serré la main de M. Trump.
Les pays médiateurs -Etats-Unis, Egypte, Qatar, Turquie- ont signé à cette occasion une déclaration sur Gaza, en tant que garants de l'accord visant à mettre fin à la guerre.
Les points en suspens
La direction du Hamas semble unanime à rejeter le désarmement du mouvement, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, un point essentiel du plan Trump.

L'otage israélien libéré Avinatan Or salue les personnes venues lui souhaiter bonne chance à son arrivée à un hôpital de Petah Tikva, dans le centre d'Israël, le 13 octobre 2025 / © AFP
La prochaine phase prévoit également l'exil des combattants du Hamas et la poursuite du retrait progressif de l'armée israélienne de la bande de Gaza.
L'armée israélienne, qui s'est retirée de secteurs de la bande de Gaza, contrôle aujourd'hui 53% du territoire. M. Netanyahu avait affirmé que l'armée se maintiendrait dans la majeure partie de la bande de Gaza.
Retours au milieu des ruines

Des Palestiniens au milieu de bâtiments détruits dans la ville de Gaza, le 12 octobre 2025 / © AFP
Des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné à la faveur du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.
Camions d'aides
Des camions chargés d'aide humanitaire ont commencé à entrer à Gaza par le passage de Kerem Shalom dans le sud d'Israël. D'autres attendent à Rafah à la frontière entre Gaza et l'Egypte.
Réactions internationales
Le président français Emmanuel Macron a salué la libération des premiers otages, estimant que "la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région".

Le député israélien Ayman Odeh est escorté hors de la Knesset après avoir brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Reconnaissez la Palestine" pendant un discours du président américain Donald Trump à Jérusalem, le 13 octobre 2025 / © POOL/AFP
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, souligné le rôle du président Trump dans cette "étape cruciale vers la paix".
Le chef de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "profondément soulagé" après la libération des otages, et le chancelier allemand Friedrich Merz a salué "un pas vers la paix au Moyen-Orient".
Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le cessez-le-feu à Gaza donne un "espoir pour la paix" en Ukraine.